Revue de presse Asie - 5 juin 2015

Négociations nippo-philippines, réfugiés au Cambodge et exilé thaïlandais

Capture écran de The Phnom Penh Post.

Corée du Sud : l’épidémie de MERS sous surveillance

Korea Times – Un médecin infesté par le coronavirus MERS qui se propage dans l’archipel a été en contact avec plus de 1000 personnes. La découverte inquiète les autorités et fait craindre une extension de cette infection respiratoire qui a déjà causé quatre décès et plusieurs dizaines de contaminations. Environ 2000 personnes ont été placées en quarantaine pour deux semaines. Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) est un pathogène moins contagieux mais plus dangereux que le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Aucun traitement efficace n’existe à ce jour. Lire notre article
Par ailleurs, le Japan Times souligne les risques de propagation de l’épidémie au Japon. Le pays a renforcé les mesures de surveillance des voyageurs en provenance de Corée du Sud. Pourtant, un officiel de la santé explique au quotidien que « l’extension du virus s’est faite en Corée du Sud au sein des institutions médicales, ce qui devrait limiter la propagation au Japon ».

Le Japon et les Philippines consolident leurs liens

Philippines Daily Inquirer – Au terme de la visite d’Etat du président philippin Benigno Aquino au Japon, les deux pays pourraient signer un accord pour renforcer leur coopération militaire. Face aux ambitions chinoises en mer de Chine, Tokyo et Manille ne cessent depuis plusieurs mois de tisser des relations de plus en plus étroites. L’accord en discussion est similaire aux traités qui lient les Philippines à l’Australie et aux Etats-Unis. Il doit permettre des manœuvres communes entre les armées. Quand les négociations auront abouti, le parlement philippin devra ratifier. Mais il est peu probable qu’il le refuse. Par ailleurs, les Philippines envisagent de se fournir auprès du Japon en matériel et en technologie de défense.
L’annonce de l’ouverture de ces négociations souligne encore une fois combien le gouvernement Abe entend sortir du paradigme imposé après la Seconde guerre mondiale. La constitution japonaise limite aujourd’hui les capacités militaires du Japon à la seule existence d’une force d’auto-défense.

Japon : Que les vieux aillent vivre à la campagne !

The Ashahi Shimbun – Face à la pénurie de maisons de retraite et d’assistants de vie dans la région de Tokyo d’ici à dix ans, le gouvernement pourrait inciter les urbains les plus âgés à quitter la métropole. Un rapport remis le 4 juin par le Conseil de politique japonais, un organisme privé de recherche, dresse la liste de 41 lieux dans 26 préfectures, identifiés comme des zones adéquates pour accueillir les personnes âgées. Le gouvernement a salué la proposition du conseil, selon le quotidien Ashahi Shimbun, soulignant qu’une telle mesure permettrait de faire revivre des régions et d’y créer des emplois.
Les conclusions de ce rapport ont été très diversement perçues par les responsables des régions identifiées comme des zones possibles d’accueil des urbains les plus âgés. « Nous avons surtout besoin de retenir et d’augmenter la population de jeunes », rétorque dans le journal le responsable de la Santé de la ville de Kochi, une destination bien classée par le rapport pour la qualité des soins et des services proposés aux séniors. Autre problème : la difficulté de convaincre des personnes âgées de déménager juste pour la qualité des soins proposés dans une région au risque qu’elles s’y sentent isolées. Selon le comptage établi par le Conseil, la demande de soins pour les personnes âgées devrait augmenter de 45 % dans la région de Tokyo dans les dix prochaines années.

Cambodge : arrivée des premiers réfugiés indésirables en Australie

The Phnom Penh Post – Les premiers réfugiés candidats à l’immigration en Australie sont arrivés le 4 juin au Cambodge. Non, ce n’est pas de leur part une erreur de destination ! Ces migrants, un Rohingya de Birmanie et trois Iraniens dont deux hommes et une femme, sont les premiers à faire les frais d’un accord signé en septembre dernier entre le gouvernement cambodgien et son homologue australien. En vertu de cet accord, très controversé, rappelle le journal, Canberra a demandé au Cambodge d’accueillir les migrants qui ne peuvent entrer sur son territoire contre 40 millions de dollars. Une façon pour l’Australie de sous-traiter les demandeurs d’asile.
Les migrants arrivés le 4 juin ont reçu un traitement de VIP, note le Phnom Penh Post. Ils ont été pris en charge dès leur descente de l’avion par des officiels de l’Organisation des migrations internationales (OMI) et ont été dirigés dans une villa dont le loyer est payé par l’Australie. Ils recevront des cours de langues et des formations pour faciliter leur installation dans l’un des pays les plus pauvres de la planète.

Chine : censure à deux vitesses selon la langue

The South China Morning Post – Lors du Shangri-la Dialogue, le forum sur la sécurité régionale en Asie tenu à Singapour la semaine dernière, Pékin a autorisé les médias du continent publié en langues étrangères a évoquer les tensions en mer de Chine. Par contre hors de question pour les publications en chinois d’en parler, souligne le quotidien hongkongais. Une mesure prise afin d’éviter « d’attiser le nationalisme ». Ce type de traitement différencié entre les médias en langue chinoise et les médias en langue étrangère n’est pas nouveau, détaille le quotidien de Hong Kong. Mais il ne cesse de se renforcer.
« L’ordre venait de très haut, probablement du responsable du parti communiste au niveau du département de la propagande, cela ne venait pas de notre direction éditoriale », a confié au journal un reporter. Certains journalistes ont contourné la mesure en envoyant des enregistrements de leurs interventions et en omettant de fournir le script précis. Ces documents sont relus par les services de propagande des médias.
Depuis de nombreuses années, les journalistes de langues étrangères des organes officiels bénéficient de privilèges plus importants que leurs collègues de langue chinoise, confirme Qiao Mu, le président du Centre d’études internationales en communication. Les responsables de la propagande pensent que les citoyens regardant et lisant les médias en chinois sont plus nationalistes. Dans cette période de fortes tensions en mer de Chine, le gouvernement est soucieux de ne pas faire dérailler sa stratégie de développement régionale.

Inde : les nouilles Maggi, c’est fini

Hindustan Times – Maggi doit immédiatement cesser la production, l’importation et la vente de ses nouilles, a annoncé ce vendredi l’autorité indienne de sécurité alimentaire. Cette dernière dit avoir trouvé neuf variétés de nouilles Maggi dangereuses pour la consommation. Nestlé aurait également mis sur le marché un de ses produits sans avoir les autorisations préalables. Les autorités reprochent au fabricant la forte teneur en plomb et en glutamate dans ses aliments.

Thaïlande : Portrait d’un exilé

Prachatai – Le site indépendant Prachatai a entamé une série de portraits des personnes ayant quitté la Thaïlande depuis le coup d’Etat du 22 mai 2014. Il propose notamment celui de l’ancien activiste communiste réfugié en France, Jaran Ditapichai. Agé de 68 ans, ce dernier a connu plusieurs fois la prison, notamment après le massacre de l’Université Thammasat en 1976, lorsque des étudiants s’étaient violemment heurtés aux militaires, déjà au pouvoir à l’époque. Son histoire est à l’image de celle de la Thaïlande des trois dernières décennies.
Après sept années dans les rangs des partisans du parti communiste thaïlandais, il rentre à Bangkok, part faire des études d’histoire en France. A son retour en Thaïlande, il enseigne à l’université de Rangsit avant de devenir membre de la première commission nationale des droits de l’homme. Selon Prachatai, il est l’un des premiers à s’élever publiquement contre le coup d’Etat de septembre 2006 qui renverse le gouvernement de Thaksin Shinawatra.
Militant et activiste toute sa vie, Jaran Ditapichai se consacre à la mise en réseau et à l’information et laisse le rôle de leader charismatique à d’autres. Il a quitté discrètement la Thaïlande en mai 2014, quelques jours après la prise de pouvoir de la junte le 22 mai. Dès le 23, la junte lui demandait de se présenter aux autorités.
Depuis son exil parisien, auquel il se préparait depuis longtemps, dit-il à Prachatai, il consacre son temps à faire circuler l’information sur la junte militaire. Le nouvel outil des militants n’étant plus les armes, mais les réseaux sociaux.

La rédaction d’Asialyst

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