Revue de presse - 1 juin 2015

Cigarettes chinoises, route de la soie indonésienne et burqua coréenne

Capture d’écran du SCMP le 1er juin 2015.
Capture d’écran du SCMP le 1er juin 2015.

Quand l’Indonésie se méfie de la « Nouvelle route de la soie » chinoise

The Jakarta Globe – Le titre est un brin exagéré. Ce n’est pas toute l’Indonésie qui s’inquiète des projets chinois, mais certains « observateurs » à Jakarta qui, selon le journal anglophone, appellent à « faire preuve de prudence » sur la question. Ces propos font suite à la conférence de Nusa Dua à Bali ce dimanche qui a réuni des officiels chinois et des représentants de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). La Chine a fait part de son intention d’engager l’Asie méridionale (Océan indien et Mer de Chine du Sud compris) à ses côtés pour soutenir cette ambitieuse relance des anciennes routes de la soie, aujourd’hui routes du yuan et des hydrocarbures. Au forum de Bali, le vice-Premier ministre cambodgien Sok An s’est montré particulièrement enthousiaste, rapporte le quotidien. Pour ce dernier, les nouvelles routes maritimes notamment sont « totalement dans l’esprit de l’ASEAN (…), qui soutient une plus grande coopération économique et une plus grande inter-connectivité des pays de la région ». C’est aussi l’avis d’Hasyim Djalal, ex-diplomate indonésien et spécialiste des questions maritimes, pour qui les nouvelles routes maritimes chinoises devrait bénéficier à l’Indonésie, d’autant que le Président Joko Widodo entend faire de son pays « un pivot maritime mondial ».
Pourquoi la prudence alors ? L’ancien diplomate a de la chance : il n’est plus diplomate et peut donc faire part de ses réserves à la presse. « L’Indonésie doit rester prudente explique encore Haysim Djalal, car la Chine pourrait bien utiliser la route de la soie à des fins militaires ». Méfions-nous d’un possible « agenda secret » des Chinois, ajoute Bantarto Bandoro, expert à l’Université de Défense de Jakarta, l’Indonésie et l’ASEAN pourraient faire partie de la stratégie chinoise d’expansion dans la région, poursuit ce professeur.

Retour au pays pour les 52 Philippins arrêtés en Indonésie

Inquirer.net – L’Indonésie prépare le renvoi imminent aux Philippines des quelque 52 pêcheurs arrêtés précédemment pour avoir pêché illégalement dans les eaux territoriales indonésiennes. La Mer de Chine du Sud est le théâtre depuis des mois d’une forte lutte d’influence entre les principaux pays de la région et la question des pêcheurs semblent cristalliser nombre de ressentiments. Les bateaux desdits pêcheurs ont été détruits par les autorités indonésiennes, selon le porte-parole du Eastern Mindanao Command (Eastmincom).

Le roi de Thaïlande de nouveau hospitalisé : le pays retient son souffle

The Bangkok Post – L’hôpital Siriraj parait minuscule en ce lundi du fait de l’immense foule venue en masse prier pour la santé du Roi Bhumibol Adulyadej. Ce dernier est de nouveau hospitalisé depuis dimanche afin de subir une large batterie de tests médicaux. Bien que les résultats de ces tests n’aient montré aucun problème sérieux, selon un communiqué paru dans la journée, aucune date de sortie du monarque n’a pour l’instant été annoncée. Malgré un rôle politique quasi inexistant, le Roi est pourtant vu comme un signe de stabilité politique pour nombre de Thaï et son rôle est encore plus important depuis le coup d’état militaire de l’année dernière, nous rappelle la BBC.

Négociations pour un futur traité d’extradition Chine-Japon

Kyodo News – Les représentants japonais et chinois doivent se rencontrer mercredi et jeudi prochains pour reprendre des négociations interrompues voici cinq ans autour d’un traité d’extradition. Il s’agira de la deuxième séance de discussions depuis la première rencontre en février 2010 à Tokyo. Cette reprise des pourparlers intervient alors que le nombre des suspects ayant fui en Chine est en augmentation, note l’agence japonaise, et alors que le pouvoir chinois entend poursuivre les cadres du parti corrompus à l’étranger.

Pékin veut arrêter de fumer

South China Morning Post avec Reuters – Il y a cet immense calicot blanc sur le flanc du « nid d’oiseau », le stade des Jeux Olympiques à Pékin. Sur l’immense bâche de plusieurs dizaines de mètres carrés, figure une cigarette encore fumante et le célèbre rond rouge barré : Interdit de fumer ! Ici, on ne fume pas, ou plutôt, devrait-on dire, on ne fume plus, car à partir de ce lundi le tabac est interdit dans les lieux publics de la capitale chinoise. Les mesures qui accompagnent cette interdiction sont les plus restrictives au monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il fallait au moins cela… « Les yeux du monde entier sont tournés vers Pékin, la Chine restant le plus gros consommateur de tabac dans le monde (…) », titre ainsi le South China Morning Post à Hong Kong. Les contrevenants devront payer une amende de 200 yuans (30 euros) contre 10 yuans aujourd’hui (1,50 euros). Pour les institutions et les commerces qui ne feront pas respecter la loi, la douloureuse s’élèvera jusqu’à 10 000 yuans (1 500 euros). Quant à ceux qui ont les moyens et qui ne peuvent pas s’empêcher de tirer une ou deux bouffées dans les trains ou les restaurants, ils recevront le pire des outrages : la perte de face. Le nom des fumeurs récidivistes qui ont enfreint la loi à trois reprises sera en effet affiché sur les sites officiels. Enfin, pour les plus jeunes qui n’ont pas encore mis la main au paquet, des blouses blanches, des célébrités tenteront de les dissuader dans une étrange chorégraphie à mi-chemin entre le kung-fu et un « vade retro satanas » : bras tendu vers l’avant, paume de la main levée pour faire fuir les fumeurs. Les internautes farceurs ne manquent pas ce lundi de reprendre en choeur le désormais officiel « Fumer tue », sous forme de boutade et en ajoutant « Respirer l’air de la capitale (chinoise) tue tout autant ».

Un juge sud-coréen dénonce les actes sexistes dans sa profession

Copie d’écran du site Hankyoreh, 1er juin 2015.
Copie d’écran du site Hankyoreh, 1er juin 2015.
Hankyoreh – C’est un nouveau feuilleton à lire toutes les deux semaines dans les pages du quotidien sud-coréen Hankyoreh. Il est signé du célèbre Moon Yu-seok. Dans un ouvrage intitulé Regret, le juge avait décrit avec véracité l’univers de la magistrature en Corée du Sud. Il continue ici au travers de cette deuxième nouvelle intitulée : « Miss Hamourabi », du nom du 6ème roi de Babylone, ou l’histoire d’une jeune magistrate coréenne fatiguée des propos et des blagues sexistes de ses confrères. La goutte d’eau déborde le jour où un fait divers arrive sur le bureau des juges. Une jeune fille s’est fait agresser sexuellement. Les magistrats trouvent alors que la jupe que portait la jeune femme était « trop courte » et qu’au fond « elle l’avait bien cherché ». Trop, c’est trop… Un débat animé s’ensuit, les citations pleuvent : Madame Bovary et Simone de Beauvoir, entre autres. Mais les classiques ne suffisent pas à convaincre les hommes du tribunal. La jeune magistrate craque et s’habille d’une burqa trouvée « sur un marché lors de vacances à Paris ». « C’est mieux comme ça », lance t-elle à ses pairs médusés ! A suivre…

La difficile vie des exilés Thaï : le cas de Aum Neko en France

Prachatai (en langue thaï) – Même si l’article n’est pas d’aujourd’hui, il reste toujours d’une saisissante actualité. Il nous conte la vie d’Aum Neko, une jeune militante transgenre thaïlandaise, qui s’est réfugiée en France après le coup d’Etat du 22 mai dernier. Grandeurs et servitudes de l’exil nous sont narrées par le site Prachatai.

Indonésie : préparation du Vesak

The Jakarta Post – Dans la région de Magelang à Java central, où se trouve le monument bouddhique de Borobudur (construit aux VIIIe-IXe siècle), les préparatifs ont commencé pour la fête du Vesak (Waisak en indonésien), jour de l’illumination du Bouddha, ce 2 juin. Et le Jakarta Post peut fièrement parler d’« harmonie religieuse » avec une photo d’une jeune femme voilée donnant l’aumône à un moine bouddhiste.

La rédaction d’Asialyst