Revue de presse - 21 mai 2015

Silence birman, terroristes malaisiens et mannequins chinois

Capture écran du site Dawn, 21 mai 2015

Le silence assourdissant d’Aung San Suu Kyi sur les Rohingya ?

Dawn – Pourquoi Aung San Suu Kyi garde le silence sur la tragédie vécue par les Rohingyas ? La question courait les réseaux sociaux depuis quelques jours, la voici qui barre la home du site Dawn au Pakistan. Le silence de l’icône démocratique de Birmanie sur les réfugiés Rohingya à la dérive en mer d’Andaman serait devenu assourdissant estime le journal dans une reprise de The Guardian. « Comment une telle figure emblématique des droits de l’homme peut-elle être si réticente à défendre une minorité ethnique de son propre pays ? », s’interroge encore le plus ancien quotidien en langue anglaise du Pakistan. La Dame de Rangoon, prix Nobel de la paix en 1991, ne veut pas prendre de risque politique, estiment nos confrères pakistanais. Elle craint d’attiser les tensions entre la majorité bouddhiste et les Rohingyas, considérés par les Nations Unies comme « l’une des minorités ethniques les plus persécutées de la planète ». Les Rohingyas de l’Etat d’Arakan dans le nord du pays sont musulmans. Le gouvernement refuse de leur reconnaître la nationalité birmane, et les droits qui vont avec. L’article de Sarah Perria dans Dawn insiste sur la « montée du nationalisme bouddhiste » dans un pays aux ramifications politico-ethniques complexes, et qui vient tout juste d’amorcer sa transition vers la démocratie : « Dans un pays qui compte 90 % de bouddhistes (…), les nationalistes tentent de salir Aung San Suu Kyi », en l’accusant d’être « l’amante des musulmans ».

Malaisie : Enlèvement et braquages au programme du groupe Etat Islamique

The Straits Times – Les militants du groupe Etat islamique (ISIS) en Malaisie envisagent de multiplier les enlèvements et les braquages ​​de banque dans le but de financer leurs activités terroristes, affirme la police malaisienne. Selon Tajuddin Md Isa, les militants locaux recrutés par le groupe islamique, cibleraient particulièrement les centres d’affaires où travaillent de nombreux expatriés. « Une enquête a permis de montrer que l’ISIS est passé du stade du recrutement et de la formation de nouveaux membres, à celui des enlèvements et des attaques à mains armées », poursuit le chef de la police de Kuala Lumpur. Ce dernier prévient également de la possibilité de raids sur les commissariats et les camps militaires, l’organisation terroriste cherchant à renforcer son arsenal. Les autorités malaisiennes ont annoncé la semaine dernière la mort de 11 Malaisiens, dont 6 kamikazes soupçonnés d’appartenir au groupe Etat Islamique. Au total, 80 Malaisiens auraient déjà rejoint les rangs de l’ISIS, rapporte le journal.

La République d’Indonésie n’est pas une “nation islamique”

The Jakarta Post – En ce jour du Kebangkitan Nasional (« réveil national ») en Indonésie, le président de la Nahdlatul Ulama, la plus grande organisation socio-culturelle musulmane du pays (40 millions de membres), rappelle que la république d’Indonésie n’est pas une « nation islamique », comme nous le rapporte le Jakarta Post. Il rappelle par la même occasion qu’une organisation terroriste comme Daech – qui a vu son influence grandir dans la zone – est une menace pour la stabilité et l’unité de l’Indonésie. D’autant plus que des centaines d’Indonésiens sont connus pour avoir rejoint les rangs des soldats de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie.

Indonésie : le gouvernement montre ses muscles

The Jakarta Post – La lutte contre les pêcheurs illégaux continue de plus belle en Indonésie avec les destructions simultanées ce mercredi de plus de 41 bateaux. Ces derniers ont été arrêtés alors qu’ils péchaient en mer de Chine du Sud, zone en proie à des conflits territoriaux depuis ces derniers mois. « Ce n’est pas une démonstration de force, juste un moyen de faire appliquer nos lois », rappelle Susi Pudjiastuti, le ministre indonésien de la Pêche et des Affaires maritimes. Pour autant, pas sûr que cela détende l’atmosphère dans la sous-région…

Jeux interdits au prochain ChinaJoy de Shanghai

Quotidien du Peuple – L’organe officiel du Parti communiste chinois y voit un « signe des efforts menés par la Chine pour améliorer la moralité sociale ». Et c’est vrai qu’elles n’avaient pas froid aux yeux les mannequins du salon des jeux vidéo de Shanghai. L’événement porte, ou portait, bien son nom d’ailleurs. Chaque été en juillet, le ChinaJoy est un rendez-vous important pour les gamers en Asie. Ce serait aussi devenu, selon le journal, un véritable « salon de la chaire » avec, outre les nouveautés à l’écran, des modèles tout ce qu’il y a de plus incarné se trémoussant sur les podiums. Les mannequins du ChinaJoy ont ainsi nourri la gourmandise des objectifs des photographes et des caméras du monde entier depuis son inauguration en 2005. Mais tout cela, rassurez-vous, est terminé ! « Il n’y aura plus ce genre de vulgarité cette année », affirme le Quotidien du Peuple. Pour cela, la police des mœurs veillera au grain, double décimètres à la main. Chaque centimètre de nudité considéré comme « indécent » sera en effet puni d’une amende.

Pour celles qui oseront s’afficher en bikini par exemple, l’agence qui leur a demandé de se produire ainsi en public devra verser 5000 yuans (un peu plus de 700 euros). Même chose pour une jupe, un short ou un pantalon qui descend de plus de deux centimètres en-dessous du nombril. Les garçons seront également à l’amende s’ils montrent « leurs hanches ». Quant à celles et ceux qui « assument des poses vulgaires » ou prennent part à une « danse du poteau » ou dans « une cage », la douloureuse sera doublée pour atteindre 10 000 yuans, soit près de 1500 euros.

Les féministes et les militants des droits des mannequins se féliciteront de cette décision qui limite la surenchère exhibitionniste de leurs employeurs. Certains internautes en revanche voient la chose d’un mauvais œil : « A quoi bon se rendre au ChinaJoy, s’il n’y a plus de sein au catalogue ? », s’interroge l’un d’entre eux, cité par le journal. Cette annonce fait suite à l’interdiction des célèbres « chemo » au salon de l’auto de Shanghai en avril dernier, littéralement les « mannequins pour voitures » souvent court-vêtues.

Inde : Maman cherche mari pour son fils homosexuel

The Times of India « Seeking 25-40, Well Placed, Animal-Loving Vegetarian GROOM for my SON (36 5’11 ») who works with an NGO. Caste No Bar (Though IYER preferred). » A première vue, l’annonce ressemble à des dizaines d’autres qui chaque jour remplissent les colonnes matrimoniales, y compris la préférence de caste. En réalité, il s’agirait là de la première annonce matrimoniale gay dans un pays ou l’homosexualité est encore réprimée. L’annonce a d’abord été rejetée pour des raisons juridiques par de nombreuses publications, dont The Times of India avant que ce dernier ne décide de la publier. Ce document est à la pointe d’une longue campagne visant à dépénaliser les rapports homosexuels, affirme le quotidien qui conclut son papier par un plaidoyer pour la liberté sexuelle : « Nous croyons que l’Etat ne peut pas choisir avec qui les gens souhaitent se marier. (..) Le gouvernement Modi doit agir rapidement pour changer les lois régressives qui empiètent sur nos libertés individuelles et tentent d’imposer à la société son code moral victorien ».

La rédaction d’Asialyst