Sri Lanka : début de réconciliation entre Cinghalais et Tamouls ?

Entretien
Les Sri-Lankais ont élu un nouveau Président le 8 janvier dernier. Contre toute attente, le modéré Maithripala Sirisena, ministre du gouvernement sortant, a battu l’ancien Chef d’Etat, le nationaliste cinghalais Mahinda Rajapakse. Il a pour cela reçu un très large soutien de la part de l’électorat tamoul, situé dans le Nord et l’Est du pays, qui réclame des enquêtes sur les crimes de guerre perpétrés lors des derniers mois de la guerre civile (1983-2009).
L’ONU estime qu’au moins 40 000 civils tamouls auraient été tués entre janvier et mai 2009, principalement par les bombardements de l’armée régulière sur les zones où ces populations se réfugiaient. Mahinda Rajapakse a toujours nié ces crimes, refusé toute enquête internationale et accusé la rébellion des Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul (LTTE) d’avoir utilisé ces civils comme boucliers humains.
La minorité tamoule (11% de la population) et la communauté internationale attendent donc beaucoup de ce nouveau Chef de l’Etat. Lors de ses trois premiers mois au pouvoir, il a promis de mettre en place un nouveau « panel pour enquêter sur ces supposés crimes de guerre », ce qui a convaincu le Conseil des droits de l’homme de l’ONU de reporter la publication de son rapport à septembre prochain. Mais les Tamouls s’impatientent.
Notre correspondant dans la région, Sébastien Farcis, a rencontré, à Colombo, Paikiasothy Saravanamuttu, le directeur du Center for Policy Alternatives, l’un des principaux think tank d’analyse sur ce processus de réconciliation.
Mais ce manque d’action crée une aigreur et une certaine colère dans ces régions. Et l’expression de celles-ci est la résolution adoptée par le Conseil de la Province du Nord, qui vient de dénoncer le « génocide » du peuple tamoul.


Le rapport très attendu du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sera publié en septembre. A quoi peut-on s’attendre ?
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