Revue de presse Thaïlande - 14 octobre 2016

La mort du roi de Thaïlande affaiblit encore le "pivot asiatique" d'Obama

La Thaïlande, déjà discrète sur la scène régionale depuis 2014, devrait encore plus s'effacer à la suite du décès du roi Bhumibol. Ce qui remet en cause le "pivot" américain vers l'Asie. Copie d'écran du South China Morning Post, le 14 octobre 2016.
La Thaïlande, déjà discrète sur la scène régionale depuis 2014, devrait encore plus s'effacer à la suite du décès du roi Bhumibol. Ce qui remet en cause le "pivot" américain vers l'Asie. Copie d'écran du South China Morning Post, le 14 octobre 2016.
South China Morning Post – Le décès du roi Bhumibol se secoue pas seulement la Thaïlande. Car en ouvrant une « période d’instabilité », c’est l’ensemble des stratégies régionales qui risquent de patir de sa disparition – au premier rang desquelles le « pivot » américain vers l’Asie, « plus en danger que jamais » titre le South China Morning Post. Alors que monarque thaïlandais constituait un important « ciment » des relations entre Bangkok et Washington, son décès « rajoute une couche d’incertitude » sur les ambitions des Etats-Unis en Asie pacifique, déjà écornées par les atermoiements de l’Accord de Partenariat transpacifique (TTP) – que ni Hillary Clinton, ni Donald Trump ne soutiennent. En outre, les autres pays d’Asie du Sud-Est semblent moins enclins que la Thaïlande à soutenir les projets américains : alors que la Malaisie et l’Indonésie tendent à se replier sur leurs enjeux internes, les Philippines s’affirment comme de plus en plus hostiles depuis l’intronisation du président Rodrigo Duterte au mois de juin.

Le quotidien hongkongais rappelle néanmoins que le coup d’Etat de mai 2014 avait déjà relégué Bangkok à « l’arrière plan » des enjeux régionaux ; une situation qui risque désormais de s’empirer. Notamment car le prince héritier, Vajiralongkorn, ne nourrit pas la même proximité que son père avec les Etats-Unis (Bhumibol était né dans le Massachussets) et incarne une figure « inconnue et imprévisible », d’après les mots de l’ancien conseiller Asie du président américain, Evan Medeiros. Désormais, Washington n’a d’autre choix que de se reposer sur le Vietnam afin de mener à bien sa politique en Asie pacifique, conclut le South China Morning Post – même si les autorités d’Hanoï ne paraissent pas encore disposées à « ouvrir grand la porte » aux Etats-Unis.

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