Philippines : Duterte, une "grosse déception" pour l'ancien président Ramos
Mais ce qui agace surtout l’ex-président, c’est la façon dont Duterte se comporte vis-à-vis des Américains. Depuis son investiture en juin, ce dernier a clairement marqué son désir de rupture avec les Etats-Unis au profit de la Chine et de la Russie. Peu avare de tirades violentes, Duterte n’accepte pas les critiques de Washington contre sa lutte anti-drogue qui a fait au moins 3 000 morts dans le pays en l’espace de trois mois. Après avoir traité Obama de « fils de pute » peu avant le sommet de l’ASEAN, il a ensuite annoncé qu’il souhaitait mettre fin à l’alliance militaire entre les deux pays. Or, pour Ramos, quand Duterte attaque les Américains, il blesse aussi les nombreux Philippins qui profitent de cette alliance de longue date. « Il y a quatre millions de Philippins aux Etats-Unis qui sont citoyens américains ou ont une carte de séjour. Ils aiment les Philippines et ne l’oublient pas. »
Pour autant, Ramos ne se détourne pas entièrement du nouveau président. Il joue un rôle actif dans le gouvernement actuel : il a notamment été envoyé à Pékin pour gérer le conflit entre les deux pays sur les revendications insulaires en Mer de Chine du Sud. Il a par ailleurs appelé les Philippins à maintenir leur soutien envers Duterte.
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