Philippines : une sénatrice accusée de trafic de drogue tient tête à Duterte
Fin août, le président philippin Rodrigo Duterte a dévoilé une « matrice de la drogue » au sein de la prison de Bilibid. Selon cette liste, Leila de Lima, alors ministre de la Justice était de mèche avec l’ancien gouverneur de la province, Amado Espion Jr. et son administrateur, Rafael Baraan, et tirait les ficelles d’un complexe réseau de drogue (voir notre revue de presse du 26 août).
Depuis, les appels à la démission de la sénatrice se sont multipliés, le président lui-même ayant appelé à son départ. « Si j’étais de Lima, mesdames et messieurs, je me pendrais, a lancé Rodrigo Duterte. Le plus profond de votre intimité de femme est rendu public. Vous devez démissionner. » La sénatrice, quant à elle, se dit victime de harcèlement depuis le début de l’affaire. Elle reçoit chaque jour des milliers de messages de haine depuis que ses numéros de téléphone ont été rendus publics lors d’une audience à la chambre des Représentants, rapporte dans un second article The Inquirer.
Depuis sa prise de pouvoir en juin dernier, la guerre de Rodrigo Duterte contre le trafic de drogue a déjà provoqué la mort de 3 000 personnes. Le président philippin qui accuse de nombreux membres du gouvernement d’être impliqués, a promis de dresser une liste de 1 000 noms de personnes employées de l’État et mêlées au trafic de drogue.
Cette guerre lui vaut de vives critiques de la part de la communauté internationale. Mardi dernier, cet habitué des sorties controversées a demandé à l’Union européenne de le respecter et, adressant un doigt d’honneur à l’assemblée, a lancé un tonitruant « allez vous faire foutre ! » raconte l’agence de presse Reuters.
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