Revue de presse Thaïlande - 8 novembre 2016

Elections américaines : Trump ou Clinton, la Thaïlande devra revoir sa politique étrangère

Peu importe le résultat des élections américaines : la Thaïlande devra dans tous les cas s'affirmer sur la scène internationale. Copie d'écran du Bangkok Post, le 8 novembre 2016.
Peu importe le résultat des élections américaines : la Thaïlande devra dans tous les cas s'affirmer sur la scène internationale. Copie d'écran du Bangkok Post, le 8 novembre 2016.
Bangkok Post – Pour Suranand Vejjajiva, ancien secrétaire général du Premier ministre thaïlandais sous l’ère Yingluck Shinawatra, la Thaïlande devra façonner une politique étrangère plus proactive après l’élection du 45e président des Etats-Unis ce mardi 8 novembre. Quel qu’il soit. Bien sûr, des différences substantielles existent entre Donald Trump et Hillary Clinton en matière de politique asiatique. La candidate démocrate, fermement engagée en faveur du « pivot vers l’Asie », est considérée comme une « femme politique d’expérience » – tandis que son adversaire républicain manquerait de la « finesse nécessaire pour entretenir de bonnes relations avec l’Asie du Sud-Est ». Mais les contextes nationaux présagent de toute façon un avenir incertain pour les relations entre Washington et l’ASEAN.

Car le nouveau président américain, en prenant les rênes d’un pays « profondément divisé politiquement » à la suite d’une « rude » campagne électorale, sera certainement « faible ». Et il aura fort à faire ailleurs qu’en Asie, en matière de politique étrangère : Syrie, Etat islamique, confrontation avec Poutine. Seule la question nucléaire nord-coréenne surnage dans le dossier asiatique. De leur côté, les Etats-membres de l’ASEAN ont connu des bouleversements politiques depuis le début du « pivot » américain (2011-2012) : l’accession au pouvoir de « l’imprévisible et voyou » Rodrigo Duterte aux Philippines, une Malaisie « empêtrée dans les scandales de corruption », une Birmanie « prometteuse mais prudente », et une Thaïlande « de nouveau sous administration militaire ».

Pourtant, d’après Suranand Vejjajiva, c’est bien à Bangkok que revient le défi d’assurer l’unité régionale de l’ASEAN, afin de peser dans la balance des relations internationales : « Sans approche coordonnée, chaque Etat-membre deviendra un pion sur l’échiquier international. » Objectif : assurer la réussite économique de la région en concurrençant les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne. Pour ce faire, la Thaïlande doit rompre avec 10 années d’une politique étrangère trop timide, instaurée depuis le coup d’Etat militaire de 2006. Se forger une crédibilité pour créer des leviers d’actions, voilà la tâche à laquelle devra s’atteler Bangkok à l’issue des élections américaines. Mais pour cela, Suranand Vejjajiva ne fait pas de mystère : « Un retour à la démocratie est nécessaire. » Pas certain que Prayuth Chan-ocha l’entende de cette oreille.

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