Revue de presse Philippines - 24 octobre 2016

Philippines : les Américains ne veulent pas de "séparation"

Dès samedi, Duterte nuançait ses propos précisant qu'il s'agissait avant tout de dépendre de moins en moins de Washington. Copie d'écran de Reuters, le 24 octobre 2016
Dès samedi, Duterte nuançait ses propos précisant qu'il s'agissait avant tout de dépendre de moins en moins de Washington. Copie d'écran de Reuters, le 24 octobre 2016
Reuters – Que voulait vraiment dire Rodrigo Duterte lorsqu’il annonçait une « séparation » avec les Etats-Unis ? Washington devrait avoir plusieurs réponses à ses questions aujourd’hui, ce lundi 24 octobre, alors que le ministre philippin des Affaires Étrangères, Perfecto Yasay, doit rencontrer le vice-secrétaire d’Etat américain en charge de l’Asie du Sud-Est, Daniel Russel. Ce dernier affirmait déjà ce matin que les relations entre Manille et Washington restaient « solides » même si la dernière déclaration de Duterte a soulevé de vives inquiétudes. Vendredi dernier, le 21 octobre, le président annonçait à Pékin qu’il se « séparait » des Etats-Unis, son allié de longue date, au profit de la Chine (voir notre revue de presse du 21 octobre).

Dès samedi, cet habitué des déclarations à l’emporte-pièce nuançait déjà ses propos précisant qu’il s’agissait avant tout de dépendre moins de son partenaire économique et militaire, rapporte The Philippine Star. « Rompre les relations avec notre ami le plus proche, notre seul allié militaire et notre partenaire stratégique irait à l’encontre de l’intérêt national. Mais une séparation avec cette ancienne puissance coloniale semble nécessaire pour mener à bien notre politique étrangère indépendante », expliquait de son côté Perfecto Yasay dans un post sur Facebook. Et d’ajouter : « Cela signifie se libérer des chaînes qui nous maintiennent prisonniers des investissements étrangers pour permettre à notre peuple de régler les problèmes que connaît notre pays sans avoir à se soucier d’une ingérence étrangère. »

Jusqu’à la prise de fonctions de Duterte le 30 juin dernier, Manille était l’un des plus fidèles alliés des Etats-Unis en Asie. Mais depuis, la relation entre les deux Etats s’est fortement détériorée, le président philippin n’acceptant pas les critiques des Etats-Unis contre sa lutte anti-drogue qui a déjà fait plus de 3 700 morts dans le pays. Duterte a ainsi qualifié le président Obama de « fils de pute » avant d’annoncer la fin du pacte militaire entre les deux Etats.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]