Revue de presse Birmanie - 21 octobre 2016

Birmanie : l'armée accusée de diaboliser les musulmans au Rakhine

De plus en plus de voix s'élèvent accusant le gouvernement de "rhétorique anti-musulmane" alors que l'Etat Rakhine connaît sa plus importante période de violence depuis 2012. Copie d'écran du Myanmar Times, le 21 octobre 2016.
De plus en plus de voix s'élèvent accusant le gouvernement de "rhétorique anti-musulmane" alors que l'Etat Rakhine connaît sa plus importante période de violence depuis 2012. Copie d'écran du Myanmar Times, le 21 octobre 2016.
Myanmar Times – Le gouvernement d’Aung San Suu Kyi sous le feu des critiques. Alors que l’Etat Rakhine est en proie à de vives tensions depuis plusieurs jours, les voix s’élèvent contre le gouvernement, l’accusant de s’adonner à une « rhétorique anti-musulmane » et de cacher des informations sur la situation réelle dans la région. « Deux semaines après l’attaque de postes de police à la frontière avec le Bangladesh, les preuves permettant de déterminer les coupables se sont amoindries. Pourtant, cela n’a pas mis fin au blocage militaire de la région et n’a pas empêché le gouvernement d’accuser les musulmans », écrit un éditorialiste du Myanmar Times.

Depuis le 9 octobre dernier, le nord de la région est effectivement aux mains des militaires et les observateurs et journalistes locaux sont interdits d’entrée dans la zone. Au total, 15 000 Rohingyas, minorité musulmane particulièrement présente dans la région, auraient fui leur domicile pour se rendre à Sittwe, la capitale régionale. Certains affirment que des musulmans ont été victimes d’assassinats extra-judiciaires par les forces de l’ordre et que d’autres ont vu leur village brûler. Pourtant, ces informations restent totalement absentes des déclarations du gouvernement et des journaux locaux. Ces derniers se concentrent avant tout sur l’aide humanitaire apportée dans la région. Des propos nuancés par l’ONU qui accuse le gouvernement de les empêcher d’atteindre la région afin de fournir une aide alimentaire à plus de 70 000 personnes. La question de l’identité des coupables reste par ailleurs encore en suspens bien que le gouvernement ait pointé du doigt un groupe islamiste bangladais qui serait affilié au RSO, une organisation rohingya.

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