Birmanie : "pas d'autre choix que de les tuer", dit l'armée au Rakhine
Au total, 30 assaillants présumés ont été tués depuis samedi dernier par l’armée régulière. Une solution inévitable pour le commandant en chef, le colonel Zaw Min Tun : « Ils ont attaqué des membres de la police qui travaillent pour la paix et l’application des lois. Notre mission est de protéger leur vie, a-t-il lancé, nous n’avons pas d’autre choix que de les tuer. » De leur côté, des représentants d’associations de défense des droits des Rohingyas ont accusé l’armée de crimes contre l’humanité. « Depuis le 9 octobre, en prenant le prétexte de chercher les assaillants, la Tatmadaw a tué des Rohingyas, brûlant leur maison et village », ont-elles conjointement dénoncé.
Dans un éditorial, le Myanmar Times met en garde contre des accusations hâtives. « Les membres du gouvernement et les politiciens n’ont pas mis longtemps à accuser le RSO d’être responsable des attaques, alors que ce groupe est considéré comme éteint et alors qu’ils n’ont aucune preuve véritable », ouvre l’éditorialiste, rappellant que les Rohingyas sont souvent perçus comme une menace à l’existence même de l’ethnie rakhine, voire des Birmans dans leur ensemble. « Mais les Rohingyas eux-aussi s’adonnent à des accusations sans apporter de preuves. » L’éditorialiste appelle donc les Birmans à la prudence : « il faut être très prudent dans nos accusations, surtout quand nous manquons cruellement d’informations et que nous sommes influencés par nos préjugés. »
Enfin, l’éditorialiste dénonce le sectarisme dans les violences. Selon lui, les discriminations que subissent les Rohingyas depuis le début des années 2000 ont logiquement pu mener certains de ces membres à vouloir se venger ou à répondre par la violence. Mais il ne peut s’agit d’une réaction globale de chacun des membres. « Certains peuvent vouloir se venger, mais d’autres peuvent être indifférents. Même s’ils subissent tous les mêmes discriminations, leurs réactions sont liées à leurs histoires personnelles », conclut le journaliste.
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