Thaïlande : mort du roi Bhumibol Adulyadej
Plus vieux monarque en exercice après 70 ans de règne, le roi Bhumibol Adulyadej faisait l’objet d’un véritable culte de la personnalité dans le pays, où il était considéré comme un demi-dieu. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #LongLivetheKing était l’un des mots-clés les plus utilisés. Depuis trois jours, la population s’amassait devant l’hôpital où il était pris en charge, vêtue de rose et de jaune – les couleurs de la monarchie – et priait en silence pour la santé du souverain. La question de son état de santé était taboue dans le pays, d’autant plus que la Thaïlande possède l’une des lois de lèse-majesté les plus sévères du monde. Mais l’inquiétude demeurait omniprésente, le roi n’ayant pas fait d’apparition depuis près d’un an. Ces trois derniers jours, le pays semblait paralysé. La bourse de Bangkok avait par ailleurs chuté de – 6 % hier.
Vers une crise de succession ?
La menace pèse d’autant plus que sa succession pose problème, alors que son fils Maha Vajiralongkorn (63 ans) souffre d’une mauvaise réputation, notamment parmi les classes dirigeantes. En cause : ses moeurs considérées comme légères. Pourtant, selon des spécialistes basés en Thaïlande ou à l’étranger cités par le South China Morning Post sous condition d’anonymat, il est peu probable que le fils du roi n’accède pas au trône. « La junte au pouvoir a été claire : elle est derrière le roi […] Il n’y a aucune alternative à Vajiralongkorn, il est l’héritier direct au trône », maintient Unaldi, spécialiste de la monarchie thaïlandaise. Le Premier ministre et chef de la junte, Prayuth Chan-ocha, doit d’ailleurs s’entretenir sous peu avec Vajiralongkorn.
La junte fragilisée ?
Face à ce contexte de potentielle instabilité, il serait donc très probable que la junte militaire repousse les élections générales de 2017 – promises après le référendum sur la Constitution approuvée en août dernier – jusqu’à ce que la succession du roi soit finalisée, prédit le South China Morning Post.
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