Revue de presse Chine - 11 octobre 2016

Hillary Clinton et la Chine : le mépris et la familiarité

La candidate à la Maison blanche est peu appréciée à cause de son positionnement jugé contre Pékin sur la Mer de Chine du Sud ou les droits de l'homme. Copie d'écran du South China Morning Post, le 11 octobre 2016.
La candidate à la Maison blanche est peu appréciée à cause de son positionnement jugé contre Pékin sur la Mer de Chine du Sud ou les droits de l'homme. Copie d'écran du South China Morning Post, le 11 octobre 2016.
South China Morning Post – Cela fait vingt-et-un an que ça dure et aujourd’hui, tout le monde en Chine connaît Hillary – en chinois « Xilali » (希拉里). Comme First lady, senatrice de New York, secrétaire d’Etat, ou deux fois candidates à l’élection présidentielle, les Chinois l’ont observée dans toutes ses fonctions et ses engagements. De fait, souligne le South China Morning Post, il existe à travers tout le pays une vraie familiarité avec l’épouse de Bill Clinton. Ce qui n’a jamais été le cas pour un prétendant à la Maison Blanche. Mais le personnage d’Hillary est également fort controversé en Chine. A l’annonce sans surprise qu’elle se présentait à nouveau à l’élection présidentielle, les réseaux sociaux chinois ont fourmillé de commentaires acerbes : taxée de « vieille sorcière » par certains ou de « politicien américain le plus haï parmi les internautes chinois » par le quotidien nationaliste Global Times, Hillary se voyait accusée de vouloir « déclencher la troisième guerre mondiale », rappelle le quotidien hongkongais.

Car l’ex-secrétaire d’Etat de Barack Obama a une « ardoise » salée avec la Chine : depuis son premier discours « irritant » pour Pékin en 1995 à l’occasion du Congrès international des femmes dans la capitale chinoise, jusqu’à son implication directe dans l’évasion puis l’exil à New York du dissident aveugle Chen Guangcheng, « avocat aux pieds nus », en passant par le rôle qu’elle a joué lorsque Wang Lijun, l’ex-super flic de Bo Xilai à Chongqing, s’est réfugié 24 heures dans le consulat américain de Chengdu avant qu’elle lui refuse l’asile politique. Si elle est respectée par les dirigeants chinois dont elle a connu 3 générations (depuis Jiang Zemin), elle est souvent peu appréciée à cause de son positionnement sur une ligne dure envers Pékin à propos de la mer de Chine du Sud, de la censure d’Internet ou des droits de l’homme. Elle est aussi perçue comme la grande manipulatrice des printemps arabes, en Lybie en particulier.

Cependant, Hillary Clinton reste sans doute plus populaire que Donald Trump parmi les Chinois. C’est ce que révèle un sondage américain conduit en Chine par le Pew Research Center et cité par le South China Morning Post : 37% des personnes interrogées la préfère à Trump qui ne recueille que 22% d’opinions favorables. Le gouvernement central à Pékin se garde bien d’afficher toute préférence entre les deux candidats. Mais il n’est pas exclu que l’opinion publique reflète aussi les vues des dirigeants chinois, écrit le quotidien hongkongais.

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