Revue de presse Thaïlande - 6 octobre 2016

Thaïlande : 40 ans après, les leçons du massacre des étudiants en 1976

Aucune enquête officielle n'a jamais été ouverte et l'implication du pouvoir de l'époque et de l'armée établie. Copie d'écran du Straits Times, le 6 octobre 2016.
Aucune enquête officielle n'a jamais été ouverte et l'implication du pouvoir de l'époque et de l'armée établie. Copie d'écran du Straits Times, le 6 octobre 2016.
Titre – Une sombre célébration. Il y a 40 ans jour pour jour ce jeudi 6 octobre, des dizaines d’étudiants étaient tués sur un campus de Bangkok. Aujourd’hui, l’université de Thammasat est devenu un symbole pour les opposants à la junte au pouvoir. Les forces de l’ordre avaient investi le campus, battant à mort, violant et brûlant des étudiants comme le prouvent des photos d’archives relayées dans les médias nationaux. Au total, plus de 46 personnes auraient été tuées, selon le gouvernement, le double selon les survivants. Le pays était alors en chasse contre les communistes, parmi lesquels de nombreux étudiants.
Jusqu’ici, ni la responsabilité du pouvoir de l’époque ni celle de l’armée n’ont été officiellement établies. Un manque d’enquête qui provoque de vastes critiques et met en lumière l’impunité des militaires dans le pays. « Il y a eu une tentative de beaucoup de gens, des gouvernements et des dirigeants, d’oublier l’Histoire, déplore Sirawith Seritiwat, étudiant de 24 ans. Ils veulent que la réalité reste cachée. »

Pour le Bangkok Post , la détention de Joshua Wong montre que les leçons de ce massacre n’ont pas été tirées. Le jeune militant hongkongais devait prendre la parole ce jeudi soir pour s’exprimer lors d’une cérémonie de commémoration au massacre organisée exclusivement par des jeunes. Mais ce dernier a été expulsée hier mercredi 5 octobre par Bangkok.

« Des centaines de vies ont été perdues, et pourtant le gouvernement continue dans cette politique destructive. Il est difficile d’imaginer que la présence d’un étudiant de 19 ans, qui s’illustre dans la lutte contre l’influence chinoise à Hong Kong, et connu pour sa participation à la révolution des parapluies pourrait être une menace pour la Thaïlande », lance le Bangkok Post dans un éditorial.

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