Revue de presse Hong Kong - 6 octobre 2016

Hong Kong : Joshua Wong demande des comptes après son blacklisting en Thaïlande

Pour le gouvernement de Hong Kong, l'incident a été du "seul fait de la Thaïlande". Copie d'écran du South China Morning Post, le 6 octobre 2016.
Pour le gouvernement de Hong Kong, l'incident a été du "seul fait de la Thaïlande". Copie d'écran du South China Morning Post, le 6 octobre 2016.
South China Morning Post – Pas question d’en rester là. Dès son retour à Hong Kong après 12 heures de détention à l’aéroport de Bangkok et une expulsion immédiate de Thaïlande, Joshua Wong demande maintenant des comptes à son gouvernement. Pour le leader étudiant du mouvement pro-démocratie des parapluies à l’automne 2014, les officiels doivent expliquer pourquoi il s’est retrouvé sur une liste noire transmise à un gouvernement étranger. « Que je sois ou non une menace à la sécurité publique, cela relève de la décision de [la Thaïlande], a déclaré Joshua Wong. Mais lorsqu’on m’a dit que j’étais recherché par un autre pays, cela m’a vraiment choqué. Je pense que le bureau de la Sécurité de Hong Kong et le département de l’Immigration ont le devoir de donner suite à cette affaire. » Alors que les autorités thaïlandaises ont confirmé que l’expulsion de Wong avait été effectuée à la demande de Pékin, le gouvernement de Hong Kong a joué la mauvaise foi : l’incident a été « du seul fait de la Thaïlande », s’est défendu Rimsky Yuen Kwok-keung, le secrétaire hongkongais à la Justice.

Joshua Wong avait été invité en Thaïlande par l’étudiant militant Netiwit Chotipatpaisal pour faire une conférence à la prestigieuse Chulalongkorn University, sur le mouvement des parapluies. Une intervention qui devait coïncider avec le 40ème anniversaire de la répression sanglante des étudiants à Bangkok en 1976. Les critiques contre le régime de Prayuth Chan-ocha n’ont pas manqué en Thaïlande. Selon Thitinan Pongsudhirak, célèbre politologue de la Chulalongkorn University cité par le Bangkok Post, « le gouvernement thaï a déjà plié face à la Chine dans le passé, à son propre détriment. Lorsqu’il a renvoyé des Ouïghours en Chine à la demande de Pékin, cela s’est retourné comme un boomerang et la Thaïlande a souffert de la violence terroriste en août 2015 », dans une allusion à l’attentat d’Erawan qui avait fait 20 morts et 125 blessés, dont des ressortissants chinois, le 17 août au coeur de la capitale thaïe.

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