Birmanie : la famine guette les "déplacés" musulmans de l'Arakan
Aujourd’hui, l’objectif de l’ONU consiste à inciter les personnes déplacées à se réinstaller dans la région. Ils sont ainsi un peu plus de 200 à avoir quitté les camps pour rejoindre la ville de Pa Rein. Dans les camps, les déplacés vivent dans des conditions déplorables mais ils ont accès à l’eau et à la nourriture grâce à différentes ONG présentes sur place. En revanche, seule une petite moitié des nouveaux habitants de Pa Rein reçoivent toujours une aide alimentaire.
Pour le programme alimentaire mondial, supprimer cette aide doit empêcher que des tensions n’apparaissent entre ceux qui seraient éligibles à recevoir une portion de nourriture et les autres. En effet, jusqu’alors, les déplacés des camps recevaient systématiquement une aide à la réinstallation dans les villages et de quoi subvenir à leurs besoins tandis que ceux qui ne s’étaient jamais déplacés ne percevaient rien. Les membres du programme alimentaire mondial l’avouent : cette décision a été prise faute de budget pour offrir une aide alimentaire à tous.
La décision a été fortement critiquée par d’autres ONG qui craignent une situation d’« insécurité alimentaire ». Les nouveaux habitants des villages, en tant que musulmans, peinent à décrocher un travail et se retrouvent souvent en situation d’extrême pauvreté. Difficile dans ces conditions de pouvoir se nourrir suffisamment. Au total, 20 % de la population de l’Arakan souffrirait de malnutrition.
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