Revue de presse Philippines - 28 septembre 2016

Philippines : Duterte en opération séduction auprès de l'armée

Alors que Duterte ne lésine pas sur les critiques envers les Etats-Unis, il s'assure de ne pas se mettre à dos leur principal allié : l'armée philippine. Copie d'écran du Straits Times, le 28 septembre 2016.
Alors que Duterte ne lésine pas sur les critiques envers les Etats-Unis, il s'assure de ne pas se mettre à dos leur principal allié : l'armée philippine. Copie d'écran du Straits Times, le 28 septembre 2016.
The Straits Times – Rodrigo Duterte tape beaucoup sur l’Amérique ces temps-ci. Souvent en donnant l’impression de se moquer des réactions et des conséquences. Mais on aurait tort de penser que Duterte n’est qu’impulsivité inconséquente. Depuis son investiture le 30 juin dernier, le président philippin est en pleine opération séduction auprès de l’armée : la moitié de ses interventions publiques ont eu lieu devant les militaires. A 71 ans, l’ancien maire de Davao semble toujours en campagne, remarque le Straits Times : il a promis le doublement des salaires des soldats, l’amélioration de leur couverture santé et la modernisation de leurs équipements.

Pourquoi tant d’activisme ? C’est que Duterte n’ignore pas qu’on ne saurait jouer avec les forces armées philippines : dans un pays où les rumeurs de coup d’Etat sont aussi saisonnières que la mousson, l’opposition ne cesse de mettre en garde le président contre le mécontentement qui gronde au sein d’une armée solidement attachée à l’alliance avec les Etats-Unis. Parmi les plus bruyants opposants à Duterte, le sénateur Antonio Trillanes, qui fut emprisonné plus de sept ans pour son implication en tant qu’officier de marine dans des tentatives de coup d’Etat contre Gloria Macapagal-Arroyo, présidente de 2001 à 2010.

Pour l’instant, aucune menace de renversement par les militaires ne pèse sur Rodrigo Duterte. Confiant dans son immense cote de popularité, le chef de l’Etat préfère néanmoins protéger ses arrières.

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