Revue de presse Pakistan - 28 septembre 2016

Pakistan : Nawaz Sharif face à des choix délicats pour remplacer le chef des armées

Raheel Sharif, chef des armées, avait amplifié le pouvoir des militaires en l'étedant sur certains postes clés du gouvernement civil. Copie d'écran de Tribune, le 28 septembre 2016.
Raheel Sharif, chef des armées, avait amplifié le pouvoir des militaires en l'étedant sur certains postes clés du gouvernement civil. Copie d'écran de Tribune, le 28 septembre 2016.
The Express Tribune – C’est un des plus puissants personnages de l’Etat au Pakistan qui va se retirer. Le très populaire général Raheel Sharif a annoncé qu’il ne briguerait pas un autre mandat comme chef des armées, alors que sa mission se termine en novembre. Au Premier ministre, Nawaz Sharif, de décider de son remplaçant. Mais la tâche ne sera pas sans embûches. D’aucuns prêtent au général Raheel l’ambition de garder tout ou partie de son pouvoir en coulisses malgré son retrait. Au Pakistan, l’armée a en effet une influence déterminante sur les relations avec les Etats-Unis et l’Inde. Or la période actuelle est pour le moins riches en fortes turbulences diplomatiques avec ces deux Etats. Raheel a par ailleurs amplifié le pouvoir de l’armée en l’étendant sur certains postes-clés du gouvernement civil, comme la justice et la sécurité publique, dans un pays régulièrement secoué par des coups d’Etat militaires. Nawaz Sharif est bien placé pour le savoir, lui qui en été victime lorsque l’armée l’a chassé du pouvoir en 1999.

Parmi les successeurs pressentis de Raheel, le lieutenant-général Javed Iqbal Ramday est le mieux placé. Commandant du XXXIème corps d’armée, il a dirigé en 2009 l’opération pour bouter les Talibans pakistanais hors de la vallée du Swat à côté de la frontière afghane. Sa famille est très liée à la Pakistan Muslim League, le parti de Nawaz Sharif. Il est aussi perçu comme un homme de consensus entre le Premier ministre et le général Raheel. L’enjeu est crucial pour Nawaz Sharif : s’il parvient à choisir librement le nouveau chef des armées, il pourrait récupérer une part du pouvoir qu’il a perdue depuis son retour à la tête du gouvernement en 2013. En 2014, un mouvement réclamant sa démission l’a considérablement affaibli et l’armée lui a désobéi dans sa quête d’un règlement négocié avec les Talibans, en envoyant la troupe au Nord-Waziristan.

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