Revue de presse Chine - 28 septembre 2016

Mer de Chine : guerre des mots entre Singapour et Pékin

Hu Xijin, rédacteur en chef du journal Global Times répond à l'ambassadeur de Singapour et déclenche une "guerre des mot". Copie d'écran du South China Morning Post, le 28 septembre 2016.
Hu Xijin, rédacteur en chef du journal Global Times répond à l'ambassadeur de Singapour et déclenche une "guerre des mot". Copie d'écran du South China Morning Post, le 28 septembre 2016.
South China Morning Post – La situation en Mer de Chine sonnera-t-elle le glas des bonnes relations entre la Chine et Singapour ? La question se pose après qu’une véritable « guerre de mots » – selon les termes du quotidien hongkongais – a éclaté entre l’ambassadeur de la cité-Etat et le rédacteur en chef d’un quotidien influent du continent.
Le très officiel Global Times (puisque c’est de lui dont il est question) nous rapporte toute l’histoire. Notamment le fait que la semaine dernière, un article publié dans le journal relatait le refus par le Venezuela – président du mouvement des pays non-alignés – d’inclure dans l’ordre du jour du sommet du 18 septembre dernier une proposition singapourienne de reconnaissance du verdict de l’arbitrage de la cour pénale internationale de la Haye. Selon une « source anonyme » citée par le quotidien nationaliste chinois dépendant du Quotidien du Peuple, c’est bien la délégation singapourienne qui a été à la manœuvre.

Or, Stanley Loh, l’ambassadeur de Singapour auprès des autorités de Pékin réfute en bloc ces affirmations dans une lettre ouverte rendue publique hier mardi 27 septembre. Selon Loh, « l’article du Global Times relate des faits faux et infondés car ce n’est pas Singapour qui a levé la question de la reconnaissance du verdict de La Haye mais le Laos – qui occupe actuellement la présidence tournante de l’ASEAN. Ce à quoi Hu Xijin, le rédacteur en chef du Global Times, a répondu – dans une lettre ouverte lui aussi – que « sa source est fiable et sérieuse » et que « en tant qu’ambassadeur en Chine, Stanley Loh n’avait pas pu être présent au Venezuela lors du sommet et donc qu’il ne pouvait être témoin ».

La « guerre des mots » s’est installée lorsque Hu Xijin a ajouté que « Singapour devrait avoir honte d’essayer de faire trébucher la Chine, son plus grand partenaire économique ». Et de s’amplifier lorsque Geng Shuang, le porte-parole chinois du ministère des Affaires étrangères a blâmé « une nation individuelle » attisant les tensions en mer de Chine.

Coïncidence du calendrier, le Premier ministre Lee Hsien Loong était à Tokyo pour célébrer les 50 ans des relations entre Singapour et le Japon, dont la rivalité maritime avec la Chine ne cesse de s’intensifier. Lee a signé une série d’accords sur le commerce, les infrastructures et les technologies, rapporte le Straits Times. Au cours de cette visite officielle de 4 jours, et grâce à la signature de ses accords, les deux pays entendent « renforcer leur connectivité », notamment via un plan en trois parties : en partageant la connaissance des marchés et en renforçant les réseaux d’affaires avec l’organisation de nombreuses visites pour entreprises, en favorisant les collaborations entre entreprises et enfin en entreprenant des projets conjoints à destination, entre autres, des pays d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]