Indonésie : lancement d'une campagne contre les mutilations génitales
D’après l’Unicef, trois fillettes sur quatre sont excisées avant l’âge de six mois, le plus souvent par des sages-femmes. Ces mutilations qui consistent en l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins externes (clitoris et petites lèvres, voire grandes lèvres) ont de graves conséquences sur la santé des femmes : outre les risques d’hémorragie et d’infection, elles entraînent des problèmes lors de l’accouchement, des fausses-couches, sans oublier une sexualité souvent douloureuse.
Les défenseurs des droits de l’homme en Indonésie se battent depuis de nombreuses années pour l’interdiction de ces pratiques mais se heurtent à l’opinion communément admise qu’en Indonésie ces mutilations seraient moins importantes que celles pratiquées au Moyen-Orient ou en Afrique. En Indonésie, la procédure consiste en effet le plus souvent en une « simple » ablation des petites lèvres ou du clitoris, sans aucune forme de suture comme dans certains pays africains. En revanche pour les défenseurs de ces pratiques, il s’agit avant tout d’une tradition culturelle avec un impact social. Ainsi, dans de nombreuses régions de l’archipel, les filles non excisées ne peuvent trouver de mari.
La tâche sera difficile car, souligne Grata Endah Werdaningtyas du ministère des Affaires étrangères, cette nouvelle campagne doit viser large. Plus que les médecins, il s’agit de cibler les familles qui « elles seules, in fine, sont responsables de la décision de faire ou ne pas faire exciser leurs filles ».
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