Revue de presse Népal - 21 septembre 2016

Népal : le rapprochement avec l'Inde critiqué par les maoïstes

La rencontre entre Pushpa Kamal Dahal et son homologue indien Narendra Modi, a été vivement critiquée par les maoïstes qui dénoncent un affaiblissement de l'indépendance du pays dans le domaine des Affaires étrangères. Copie d'écran du Kathmandu Post, le 21 septembre 2016.
La rencontre entre Pushpa Kamal Dahal et son homologue indien Narendra Modi, a été vivement critiquée par les maoïstes qui dénoncent un affaiblissement de l'indépendance du pays dans le domaine des Affaires étrangères. Copie d'écran du Kathmandu Post, le 21 septembre 2016.
Kathmandu Post – La visite du Premier ministre népalais, Pushpa Kamal Dahal
en Inde le vendredi 16 septembre dernier n’en finit pas de faire des remous. Qualifiée « d’historique et de véritable succès » par le chef du gouvernement népalais, elle est aujourd’hui la cible de violentes critiques de la part de l’une des factions de son propre parti, le Parti maoïste du Centre (CPN). Ses leaders ont jugé en effet jugé Dahal « présomptueux » et estimé que la position de l’Inde n’avait pas évolué.

Aux yeux du politicien maoïste Narayan Kaji Shrestha, le communiqué en 25 points qui a résulté de la rencontre entre Dahal et son homologue indien Narendra Modi n’a rien de satisfaisant et manque de finesse diplomatique. En effet, si l’Inde et le Népal ont dans l’ensemble une vision commune des affaires internationales, le communiqué maladroit ne met pas en valeur l’indépendance du Népal en matière de politique étrangère. Aux yeux du CPN, l’Inde qui entretient avec les maoïstes des relations tumultueuses, n’a pas changé sa vision d’un iota. La guerre civile au Népal s’était achevée en 2006 lorsque les partis politiques et les maoïstes, sous une forte pression indienne, avaient signé des accords de paix prévoyant un retour au jeu démocratique. Pushpa Kamal Dahal ex-rebelle maoïste et déjà Premier ministre de 2008 à 2009 a été élu, mercredi 3 août, à la tête du gouvernement. Les maoïstes lui reprochent également d’avoir évoqué en Inde le problème de la Constitution népalaise alors qu’il s’agit d’une question de politique intérieure.

Cette visite en Inde du Premier ministre népalais a aussi déclenché les foudres de la presse chinoise. The Times of India rapporte ainsi que ce rapprochement entre Modi et Dahal brouille les liens entre Pékin et Katmandou. La Chine est particulièrement soucieuse de l’avenir de ses projets de construction d’infrastructures « Brick and Road » signés sous le précédent gouvernement népalais mené par KP Oli. À cette époque, les relations entre l’Inde et le Népal s’étaient refroidies, favorisant les liens avec la Chine. Les relations sont aujourd’hui tendues entre Pékin et Katmandou à tel point qu’une visite officielle de hauts diplomates chinois dans la capitale népalaise a récemment été reportée sine die. Selon le Global Times, « la Chine n’est jamais intervenue dans les relations entre l’Inde et le Népal, tandis que New Delhi s’est à plusieurs reprises immiscé dans les liens népalo-chinois. De ce fait, il apparaît que Pékin est plus digne de confiance que New Delhi ».

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]