Revue de presse Corée du Nord - 20 septembre 2016

Corée du Nord : nouvel essai de fusée, Pékin et Washington se coordonnent

La Corée du Nord a opéré une nouvelle démonstration de puissance, cette fois-ci en testant un moteur de fusée prétendument capable de mettre en orbite un satellite géostationnaire. Copie d'écran de Yonhap, le 20 septembre 2016.
La Corée du Nord a opéré une nouvelle démonstration de puissance, cette fois-ci en testant un moteur de fusée prétendument capable de mettre en orbite un satellite géostationnaire. Copie d'écran de Yonhap, le 20 septembre 2016.
Yonhap – C’en deviendrait presque un lieu commun. Ce mardi 20 septembre, la Corée du Nord a conduit l’essai au sol d’un nouveau moteur de fusée, annonce l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Un test « concluant » d’après Pyongyang, et qui devrait permettre la « mise en orbite » prochaine d’un « satellite ». Car c’est le voeu de Kim Jong-un, rapporte le South China Morning Post : faire de son pays une puissance détentrice de satellites géostationnaires. Mais pour les observateurs occidentaux, les efforts du « Royaume ermite » se concentrent plutôt sur le renforcement de ses capacités nucléaires et en matière de missiles. Les experts sud-coréens redoutent par exemple que leur voisin du Nord soit en mesure de lancer un missile balistique intercontinental (ICBM), d’autant plus qu’approche le 68e anniversaire du Parti des Travailleurs de Corée (le 10 octobre). Le nouveau moteur serait capable de propulser un satellite à 36 000 km d’altitude – soit trois fois la distance qui sépare Pyongyang de Washington…

Après cette énième démonstration de puissance, les réactions officielles des pays étrangers n’ont pas tardé à se faire entendre. La Corée du Sud en tête, comme le relaie Yonhap dans une autre dépèche : « Il est déplorable que le Nord continue de développer ses capacités nucléaires et balistiques, déclare le ministre sud-coréen de l’Unification, alors même qu’il détourne le regard de son peuple souffrant des récentes pluies torrentielles. » Il faut dire que l’essai du moteur a eu lieu dans la région-même frappée par de dramatiques inondations au début du mois, au nord-est du pays (voir notre revue de presse du 1er septembre).

De leur côté, les Etats-Unis et la Chine s’étaient déjà acordé pour chercher une réponse coordonnée contre le programme nucléaire nord-coréen à la suite du test du 9 septembre, rapporte le South China Morning Post. L’essai de ce mardi devrait donc confirmer cette dynamique, au lendemain de la rencontre entre le président Barack Obama et le Premier ministre Li Keqiang à l’ONU. Se pourrait-il que la Chine se manifeste en faveur de sanctions durcies à l’encontre de son voisin ? Quoi qu’il en soit, Pékin et Washington suspectent tous deux une entreprise chinoise, Hongxiang Industrial, d’aider Pyongyang dans le développement de son programme nucléaire. Le Straits Times révèle que la police du Lianoning (province chinoise frontalière avec la Corée du Nord) a ouvert une enquête sur la compagnie, et que les avoirs de ses principaux actionnaires ont été gelés. Des procureurs du département américain de la Justice s’étaient rendus à Pékin le mois dernier pour faire part de leurs soupçons.

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