Revue de presse Birmanie - 20 septembre 2016

Birmanie : la loi sur les "inspections de minuit" abrogée

Cette loi, décriée par les associations de défense de droit de l'homme, a longtemps permis à la junte militaire de contrôler les mouvements de leurs opposants. Copie d'écran du Myanmar Times, le 20 septembre 2016.
Cette loi, décriée par les associations de défense de droit de l'homme, a longtemps permis à la junte militaire de contrôler les mouvements de leurs opposants. Copie d'écran du Myanmar Times, le 20 septembre 2016.
Myanmar Times – C’est la fin d’un bras de fer entre l’armée et les défenseurs birmans des droits de l’homme. Après des mois de navette entre les deux chambres du Parlement, la loi controversée sur les « inspections de minuit » a été abrogée ce mardi 20 septembre. C’est finalement le projet de loi de la chambre haute qui a fait l’unanimité. Un projet qui ne comprend pas la clause obligeant chaque famille à fournir aux autorités une liste des personnes présentes sous leur toît chaque soir.

« Nous avons longtemps débattu afin de déterminer s’il fallait réintroduire cette clause, a expliqué le député Kyaw Soe Linn. Certains affirmaient qu’elle était nécessaire afin d’assurer la sécurité dans les villages. Mais la majorité des personnes présentes étaient d’accord : la tenue de ces listes d’invités ne doit plus exister. » A présent, seules les personnes résidant dans les villages pendant plus d’un mois devront en informer le gouvernement. Plus aucune sanction ne sera appliquée si une personne refuse de dresser la liste de ces invités.

Jusqu’alors, la loi des « inspections de minuit » était draconienne. Elle permettait à la junte militaire de contrôler les mouvements de ses opposants mais aussi d’inspecter n’importe quel domicile. Les autorités avaient utilisé cette loi contre Aung San Suu Kyi en 2009, lorsque cette dernière avait reçu un Américain dans sa demeure de Rangoun.

De leur côté, les membres de l’armée présents au Parlement (25% des sièges lui sont réservés) se sont opposés fermement à cette modification de la loi mettant en avant des questions de sécurité. « Il est nécessaire de prévenir la moindre menace dans une région, a maintenu le Colonel Tun Myat Schwe. Si quelque chose arrive, nous ne pouvons pas assurer la sécurité des villageois si les étrangers peuvent se déplacer librement. »

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