Revue de presse Philippines - 16 septembre 2016

Philippines : le gouvernement Duterte arrivera-t-il à parler d'une seule voix ?

Dernière bourde en date de l'équipe de communication du président philippin : un communiqué annonçant que ce dernier serait assis aux côtés de Barack Obama et Ban Ki Moon lors du gala d'ouverture du sommet de l'ASEAN. Copie d'écran de The Inquirer, le 16 septembre 2016.
Dernière bourde en date de l'équipe de communication du président philippin : un communiqué annonçant que ce dernier serait assis aux côtés de Barack Obama et Ban Ki Moon lors du gala d'ouverture du sommet de l'ASEAN. Copie d'écran de The Inquirer, le 16 septembre 2016.
The Inquirer – L’équipe de communication de Rodrigo Duterte devrait parler d’une seule voix. Voilà la thèse développée par The Inquirer ce vendredi 16 septembre. « Le gouvernement philippin ne s’aide pas en envoyant différents porte-parole expliquer ou interpréter les dernières sorties controversées de Rodrigo Duterte », lance l’éditorialiste. Certes, la communication a posé problème à maints gouvernements, mais il semble qu’elle a atteint, lors du sommet de l’ASEAN, première apparition du président philippin sur la scène internationale, un « autre niveau » provoquant « humiliations et incidents diplomatiques ».

La bourde est venue du responsable de la communication du président, Martin Andanar. Il a diffusé un communiqué de presse annonçant que le président philippin serait assis entre Barack Obama et le secrétaire-général des Nations unies Ban-Ki-Moon lors du dîner d’ouverture du sommet de l’ASEAN au Laos. Une information qui s’est révélée totalement fausse. Il faut dire que, s’il s’était avéré, ce plan de table aurait pu faire jaser. Quelques jours avant ce dîner, Obama avait annulé sa rencontre avec son homologue philippin après que ce dernier l’eut traité de « fils de pute ». Rodrigo Duterte n’aurait pas pu chercher le soutien de son second voisin. Il a menacé de quitter l’ONU pour ses vives critiques à l’encontre de sa guerre ouverte contre le trafic de drogues, qui a provoqué la mort de 3 000 personnes depuis juin dernier.

Pour l’éditorialiste philippin, ce dernier épisode ne fait que renforcer les doutes sur les compétences de l’équipe de communication du président. « Mais le problème de fond, c’est que le président parle souvent sans suivre le discours qui a été préparé, et ses porte-parole se retrouvent à expliquer et interpréter ses remarques. »

Lorsque le Duterte a insulté son homologue américain, l’équipe de communication a dû réagir vite. « Et ils n’ont fait qu’empirer la situation, reproche l’éditorial. Le responsable de la communication a déclaré que le président était en train de réaffirmer son attachement aux Etats-Unis. Le ministère des Affaires étrangères a, quant à lui, justifié le propos en affirmant que Duterte tentait de « souligner ses différences » avec Barack Obama. Le ministre du Travail a traité Obama de brebis galeuse et l’un des conseillers du président a défendu que les Etats-Unis avaient mal compris les paroles du président philippin. »

Le bilan de The Inquirer est sans appel : l’équipe de communication de Duterte doit réussir à parler d’une seule voix et se rappeler que « son rôle n’est pas de défendre à tout-va le président, même si cela fait partie de ses fonctions. Elle doit s’assurer que le président et ses différents publics se comprennent. »

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