Revue de presse Indonésie - 16 septembre 2016

Indonésie : la reconnaissance d'un génocide lors du mouvement de 1965 demandée à l'ONU

En juillet dernier, le tribunal international de la Haye a reconnu les massacres de 1965 comme crimes contre l'humanité. Un verdict qu'a rejeté le gouvernement indonésien. Copie d'écran du Jakarta Post, le 16 septembre 2016.
The Jakarta Post – Le mouvement de 1965 sera-t-il reconnu comme un génocide par l’ONU ? C’est en tout cas ce que souhaite le Tribunal international populaire (TIP 1965), situé dans la ville du Cap en Afrique du Sud, et constitué de militants des droits de l’homme et des familles de victimes. Après un coup d’Etat manqué attribué au Parti communiste, entre 400 000 et 500 000 personnes avaient été assassinées et 600 000 emprisonnées en 1965 en Indonésie.

Le tribunal de La Haye a déjà qualifié ces événements de crimes contre l’humanité en juillet dernier. Il avait alors conseillé au gouvernement indonésien de présenter des excuses publiques et d’ouvrir une enquête sur ces exactions. Ce dernier avait rejeté son verdict (voir notre revue de presse du 21 juillet). Mais le TIP 1965 n’abandonne pas et souhaite à présent transmettre le verdict de La Haye aux Nations Unies. « Nous avons pu présenter nos preuves à plusieurs reprises mais personne ne fait rien. Cela prouve que le gouvernement ne veut pas en finir avec cette injustice, a déploré Nursyahbani Katjasungkana, membre du TIP 1965. Nous présenterons notre dossier avant la prochaine rencontre du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme. Il est temps de régler cette affaire une bonne fois pour toutes. »

En parallèle, le gouvernement indonésien est attendu au Conseil des droits de l’homme des Nations unies en avril prochain. Il devra y présenter les différentes mesures prises pour promouvoir les droits de l’homme dans le pays. Objectif du TIP 1965 : plaider sa cause lors de cet entretien afin de faire pression sur le gouvernement. En dernier recours, ce tribunal populaire est prêt à se présenter devant le Conseil de sécurité de l’ONU. « Cela pourrait prendre du temps. Pour que nous puissions nous entretenir avec eux à ce sujet, les membres du Conseil de sécurité doivent admettre qu’il s’agit d’un crime extraordinaire. Pour cela, nous aurons besoin du soutien d’autres pays. »

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