Revue de presse Birmanie - 13 septembre 2016

Birmanie : le Parti nationaliste de l'Arakan va scissionner, la Commission Annan débattue

L'Etat d'Arakan est secoué par la scission attendue de son principal parti et la commission chargée d'enquêter sur la situation Rohingyas. Copie d'écran du Myanmar Times, le 13 septembre 2016.
L'Etat d'Arakan est secoué par la scission attendue de son principal parti et la commission chargée d'enquêter sur la situation Rohingyas. Copie d'écran du Myanmar Times, le 13 septembre 2016.
Myanmar Times – Est-ce la fin du Parti nationaliste de l’Arakan (ANP) ? Né il y a deux ans d’une fusion entre la Lligue arakanaise pour la démocratie (ALP) et le Parti pour le développement de l’Etat de l’Arakan (RNDP), le Parti nationaliste de l’Arakan, l’un des plus importants groupes politiques issus d’une minorité ethnique, a toujours peiné à faire fi des dissensions entre ses deux groupes constitutifs. Dimanche 11 septembre, des membres de la Ligue arakanaise pour la démocratie (ALP) ont finalement entamé des discussions en vue d’une séparation.

La raison de cette rupture : le groupe se sent évincé des discussions. em> »Le Parti pour le développement de l’Etat de l’Arakan n’écoute jamais nos suggestions ni ce que l’on pense, explique U Myo Kaw, membre de l’ALP. Quand ils s’expriment au sujet d’affaires nationales, leurs propos ne reflètent pas notre pensée. » Selon lui, les deux groupes ne parviennent plus à trouver un terrain d’entente politique. Le Parti nationaliste de l’Arakan se donne pour mission de défendre les droits des bouddhistes dans l’Etat, où vivent de nombreux musulmans Rohingyas. Une position « belligérante » que refuse de maintenir l’ALP. « C’est pourquoi nous avons décidé de nous séparer d’eux. Notre décision finale doit être prise à la fin du mois. »

Alors que le parti est au bord de la scission, le parlement local de l’Etat de l’Arakan, où il est majoritaire, se penche sur la Commission dirigée par Kofi Annan, chargée par le gouvernement de trouver des solutions à la situation des Rohingyas. La venue de l’ex-secrétaire général de l’ONU a provoqué de vives tensions de la part de la communauté arakanaise qui dénonce une « ingérence » étrangère dans leurs affaires. Le Parlement local débattra donc de la légitimité de cette commission, où travaillent neuf membres dont trois étrangers. Le député ayant soumis ce débat plaide que l’opinion des minorités ethniques n’a pas été prise en compte dans la constitution de la commission, rapporte un autre article du Myanmar Times. Le 6 septembre, le Parlement national avait déjà rejeté une proposition de débat similaire.

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