Revue de presse Chine - 8 septembre 2016

Chine : ses microsatellites polluent l'espace

La Chine, le plus gros pollueur de la planète avec les États-Unis, vient de ratifier l'accord sur le climat conclu à la COP 21, mais elle pollue aussi l'espace... Copie d'écran du South China Morning Post, le 8 septembre 2016
La Chine, le plus gros pollueur de la planète avec les États-Unis, vient de ratifier l'accord sur le climat conclu à la COP 21, mais elle pollue aussi l'espace... Copie d'écran du South China Morning Post, le 8 septembre 2016
South China Morning Post – À La veille du sommet du G20 qu’elle accueillait pendant deux jours à Hangzhou début septembre, la deuxième puissance de la planète, qui en est aussi le principal pollueur, a ratifié le samedi 3 septembre l’accord mondial sur le climat conclu en décembre à Paris, lors de la COP21. Un bon point donc pour Pékin qui s’est enfin engagé contre la pollution… sur Terre. Mais qu’en est-il de l’espace ? Une tout autre histoire à en croire le South China Morning Post qui explique que les constellations chinoises JLCG-1 de microsatellites, composées chacune de 4 satellites de 65 kilos, pulluleraient désormais dans l’espace déjà pollué par quelque 7000 tonnes de métal et de composants divers, tournant au-dessus de nos têtes à des distances variant entre 100 et 36 000 kilomètres.

Cette prise de conscience de la pollution spatiale chinoise a vu le jour après la diffusion par la Chang Guang Satellite Technology, une start-up située à Changchun (Jilin) de séries de photos en haute définition d’installations militaires étrangères dans le monde : les clichés, extrêmement précis, d’une définition de 0,72 mètre par pixel, montraient ainsi les quartiers généraux de la marine japonaise et des bases militaires américaines comme celle d’Edwards en Californie ou la fameuse zone « secrète » 51 du Nevada où sont testés armes et appareils expérimentaux.

Le nombre de satellites chinois en orbite autour de la Terre a été multiplié de 40% depuis 2011, certains satellites miniaturisés n’excédant pas par leur taille celle d’un smartphone. En juin dernier, le géant américain de l’aviation Boeing avait demandé l’autorisation à la commission fédérale américaine des Communications de lancer 3000 satellites de communications, déclenchant la crainte d’un « embouteillage de l’espace ». « La situation chinoise pourrait être bien pire », d’après le Dr Liu Jing, directrice adjointe de la section de Contrôle des débris spatiaux de l’agence chinoise de l’Espace.

En effet ces dernières années, les sociétés de construction de micro- voire nanosatellites se sont multipliées en Chine. Ce qui fait redouter que la Chine ne pollue l’espace avec des nuées de satellites bon marché. D’autant que les lois existantes de régulation des engins spatiaux, délivrées par le bureau chinois de la Science, de la Technologie et de l’Industrie semblent à ce jour avoir été totalement ignorées.

Pour Liu, il est grand temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Car le danger est réel : on redoute en effet des accidents entre les débris flottants dans l’espace et ces constellations de mini satellites, qui à leur tour produiront des milliers de nouveaux débris… 85 alertes rouges de collision avec des satellites chinois ont ainsi été répertoriées l’année passée.

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