Chine : ses microsatellites polluent l'espace
Cette prise de conscience de la pollution spatiale chinoise a vu le jour après la diffusion par la Chang Guang Satellite Technology, une start-up située à Changchun (Jilin) de séries de photos en haute définition d’installations militaires étrangères dans le monde : les clichés, extrêmement précis, d’une définition de 0,72 mètre par pixel, montraient ainsi les quartiers généraux de la marine japonaise et des bases militaires américaines comme celle d’Edwards en Californie ou la fameuse zone « secrète » 51 du Nevada où sont testés armes et appareils expérimentaux.
Le nombre de satellites chinois en orbite autour de la Terre a été multiplié de 40% depuis 2011, certains satellites miniaturisés n’excédant pas par leur taille celle d’un smartphone. En juin dernier, le géant américain de l’aviation Boeing avait demandé l’autorisation à la commission fédérale américaine des Communications de lancer 3000 satellites de communications, déclenchant la crainte d’un « embouteillage de l’espace ». « La situation chinoise pourrait être bien pire », d’après le Dr Liu Jing, directrice adjointe de la section de Contrôle des débris spatiaux de l’agence chinoise de l’Espace.
En effet ces dernières années, les sociétés de construction de micro- voire nanosatellites se sont multipliées en Chine. Ce qui fait redouter que la Chine ne pollue l’espace avec des nuées de satellites bon marché. D’autant que les lois existantes de régulation des engins spatiaux, délivrées par le bureau chinois de la Science, de la Technologie et de l’Industrie semblent à ce jour avoir été totalement ignorées.
Pour Liu, il est grand temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Car le danger est réel : on redoute en effet des accidents entre les débris flottants dans l’espace et ces constellations de mini satellites, qui à leur tour produiront des milliers de nouveaux débris… 85 alertes rouges de collision avec des satellites chinois ont ainsi été répertoriées l’année passée.
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