Hong Kong : l'opposition appelle déjà à la démission du chef de l'exécutif
Avec une participation historique de 58% aux élections législatives, et en élisant cinq localistes anti-Pékin, la population a en effet envoyé un message clair à la Chine. Cette dernière, qui n’a cessé de manœuvrer pour museler l’opposition, a aussitôt brandi la menace de sanctions si les nouveaux élus militaient pour l’indépendance. Il est vrai qu’avec 40 sièges seulement sur 70, soit trois sièges de moins qu’en 2012, les pro-Pékin perdent du terrain à Hong Kong. Ce qui rendra difficile la mise en application de la politique du gouvernement.
Pour le professeur Lau Siu Kai, à la tête d’un think tank soutenu par la Chine, les nouveaux députés seront intraitables et il sera difficile de négocier avec eux, il faudra donc que la majorité trouve un moyen de s’allier l’opposition traditionnelle démocrate qui, de son côté, a préservé son pouvoir de blocage, soit un tiers des sièges.
Le chef de l’exécutif, Leung Chun Ying, a quant à lui choisi d’apaiser les tensions en déclarant avec un optimisme déconcertant que ceux qui voulaient son départ n’avaient pas été élus et qu’il accueillait donc sans problème les nouveaux députés. Il a aussi précisé que le résultat de ces élections législatives n’avaient « strictement rien à voir avec le fait de se présenter ou non au poste de chef de l’exécutif de Hong Kong. » Pour le démocrate James To-kun cité par le South China Morning Post, « Mr Leung doit penser que les Hongkongais sont stupides. Le scrutin montre clairement qu’ils ne veulent pas de lui pour un second mandat. »
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