Revue de presse Taïwan - 25 juillet 2016

Taïwan : non, Tsai Ing-wen "n'a pas rejeté le consensus de 1992"

La nouvelle présidente taïwanaise a été vertement critiquée par l'agence de presse continentale Xinhua, pour avoir prétendument rejeté le "consensus de 1992". Copie d'écran du Straits Times, le 25 juillet 2016.
La nouvelle présidente taïwanaise a été vertement critiquée par l'agence de presse continentale Xinhua, pour avoir prétendument rejeté le "consensus de 1992". Copie d'écran du Straits Times, le 25 juillet 2016.
The Straits Times – C’était la première interview que Tsai Ing-wen accordait à un quotidien étranger depuis son investiture. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a fait couler beaucoup d’encre ! Accusée par Pékin d’avoir « rejeté le consensus de 1992 » dans son entretien avec le Washington Post du 21 juillet, Tsai Ing-wen s’est retrouvée sous le feu des critiques de l’agence de presse Xinhua, rapporte le Taipei Times. Questionnée sur sa potentielle acceptation du « consensus de 1992 » « à une certaine échéance », la présidente taïwanaise a répondu que son gouvernement « n’acceptera pas une date butoir si les conditions d’accord ne satisfont pas le peuple taïwanais ». Considéré par Pékin comme l’unique fondement possible des relations interdétroit, le « consensus de 1992 » fait référence au principe selon lequel les gouvernements de Pékin et de Taipei s’accordent à reconnaître qu’il n’existe qu’une seule Chine à laquelle appartiennent Taïwan et le continent.

Le positionnement de Tsai Ing-wen a été vertement critiqué par l’agence de presse de Chine continentale. « Le peuple taïwanais veut maintenir la paix dans le détroit de Taïwan et éviter tout conflit, […] développer un partenariat économique avec la Chine et créer une situation gagnant-gagnant, […] que les Chinois de part et d’autre du détroit se donnent la main pour participer de la régénération du peuple chinois », a commenté Xinhua avant d’accuser sévèrement le parti de Tsai. « Le parti démocrate progressiste a pris en otage l’opinion publique et l’a déformée pour son propre intérêt, alors que la plupart des Taïwanais désirent la paix. Ce parti peut décevoir le peuple taïwanais un moment, mais pas pour toujours. »

La réaction de Taipei ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, le Bureau de la Présidence taïwanaise a formellement réfuté que Tsai Ing-wen ait rejeté le « consensus de 1992 », rapporte le Straits Times. L’interview publiée par le Washington Post a en fait été coupée. La transcription intégrale de l’entretien dévoile certaines remarques de Tsai Ing-wen que le quotidien étasunien n’a pas communiquées. La présidente taïwanaise avait par exemple exprimé sa confiance en la capacité de Xi Jinping de prendre des décisions « excellentes » et « correctes » en matière de relations interdétroit.

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