Birmanie : les résultats du recensement religieux enfin publiés
Pourtant, les résultats ne divulguent que des « changements minuscules » dans la composition religieuse du pays, alors que le dernier recensement avait été effectué en 1983. Entre-temps, la part de la population musulmane aurait décliné : elle représenterait 2,9% de la population totale du pays en 2014 contre 3,9%. Mais, comme l’avertit le Myanmar Times, les Rohingya ont été exclus du recensement. En les prenant en compte, la part totale de la communauté musulmane en Birmanie passerait donc à 4,3%. Les Bouddhistes, quant à eux, continuent de représenter une écrasante majorité de la population nationale – 87,9%. Seule la communauté chrétienne a connu une expansion notable, passant de 4,6% en 1973 à 6,2% en 2014.
La polémique n’est donc pas celle que les observateurs attendaient. Pourquoi avoir pris tant de précautions si la part de la communauté musulmane n’a que faiblement évolué depuis le dernier recensement, conduit 30 ans auparavant ? Alors que l’ONG Burma Campaign UK accuse le gouvernement précédent d’avoir « exagéré au sujet du poids de plus en plus important des musulmans dans le pays », le leader de l’Arakan National Party demande un nouveau recensement dans les campagnes de son Etat, où la part des musulmans est la plus importante du pays – 35%. De son côté, la coordinatrice de l’ONG birmane Kachin Peace Network a critiqué les chiffres du recensement dans l’Etat Kachin, déclarant que la part des chrétiens y a été largement sous-estimée. Mais malgré l’ensemble des doutes qui planent sur l’authenticité des chiffres dévoilés par Nay Pyi Daw, le gouvernement central birman s’est défendu de toute manipulation : « Les résultats sont vrais et les plus exacts possible », a affirmé le ministre de l’Immigration et de la Population.
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