Revue de presse Corée du Sud - 20 juillet 2016

Corée : les Pokémons entrent en politique

Les joueurs de Pokemon Go demandent à Séoul de donner ses données cartographiques à Google. Un sujet sensible alors que le pays est toujours officiellement en état de guerre. Copie d'écran de Hankyoreh, le 20 juillet 2016.
Les joueurs de Pokemon Go demandent à Séoul de donner ses données cartographiques à Google. Un sujet sensible alors que le pays est toujours officiellement en état de guerre. Copie d'écran de Hankyoreh, le 20 juillet 2016.
Hankyoreh – Quand les Pokémons s’invitent dans le débat politique. Le jeu Pokémon Go n’est pour le moment ni distribué ni même autorisé en Corée du Sud. Pourtant l’application pour smartphone compte déjà plus d’un million d’utilisateurs dans le pays depuis le 8 juillet. Et parmi eux, de nombreux joueurs mécontents qui demandent au gouvernement de donner les données cartographiques du pays à Google. Selon eux, le programme qui fonctionne avec les données GPS et Google Maps « nécessite une carte précise pour être utilisée sérieusement ». Une thèse infirmée par le ministère du Territoire, des Infrastructure et du Transport qui a annoncé que « les données cartographiques précises ne sont pas nécessaires » au bon fonctionnement du jeu. Le gouvernement prend comme exemple Ingress, un autre jeu pour smartphone fonctionnant par géolocalisation avec les données Google Maps actuelles.

Séoul refuse toujours de donner ces données sensibles au géant américain, le pays étant toujours officiellement en état de guerre avec son voisin du nord. Pour le moment le jeu ne fonctionne que dans la ville de Sokcho, dans le Gangwon, où affluent les Coréens. Google a officiellement demandé à la Maison Bleue les données cartographiques. Elle a jusqu’au 25 août pour donner sa réponse.

Si Pokémon Go aura du mal à faire fléchir le gouvernement sur ce dossier, il réussit tout de même à faire bouger les lignes. Le couvre-feu pour les moins de 16 ans sur les jeux en lignes a été abrogé, rapporte le Korea Times. Pour éviter les problèmes d’addiction, les serveurs des jeux en ligne devaient couper la connexion des plus jeunes entre minuit et 6 heures. Une obligation qui n’a plus lieu d’être selon une source au ministère de la Culture. « Comme on le voit avec la popularité de Pokémon Go, le jeu vidéo est une culture, pas une drogue. »

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