Revue de presse Birmanie - 29 juin 2016

Birmanie : l'ombre de l'échec répété plane sur la "Conférence de Panglong 2"

La conseillère d'Etat Aung San Suu Kyi a rencontré les représentants des huit groupes armés signataires de l'accord de cessez-le-feu le mardi 28 juin. Copie d'écran du Myanmar Times, le 29 juin 2016.
La conseillère d'Etat Aung San Suu Kyi a rencontré les représentants des huit groupes armés signataires de l'accord de cessez-le-feu le mardi 28 juin. Copie d'écran du Myanmar Times, le 29 juin 2016.
Myanamar Times – La « conférence de Panglong du XXIème siècle » se soldera-t-elle par un échec ? Pour éviter un nouveau revers, hier mardi 28 juin, la conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi a rencontré les représentants des groupes ethniques armés. Organisées à la demande des groupes ethniques qui avaient signé l’accord de cessez-le-feu en octobre dernier, ces discussions avait notamment pour but de calmer leurs inquiétudes d’être laissés pour compte lors du sommet.

Aung San Suu Kyi a ainsi tenté de rassurer les représentants ethniques. « Je veux vous dire que le gouvernement n’a aucune intention cachée », a-t-elle déclaré. Notre seule intention est de construire une nation fédérale où les citoyens pourront vivre en paix et de façon prospère. » Elle a également exhorté les représentants des groupes signataires de faire confiance au gouvernement et de ne pas avoir peur du changement, rapporte le Myanmar Times.

Pourtant, la conférence qui devait se tenir début juillet est déjà repoussée : « Le calendrier a été modifié. La conférence se tiendra avant la fin août », a ainsi déclaré U Khin Zaw Oo, membre du gouvernement en charge des négociations pour la paix. De quoi alarmer les représentants de groupes ethniques qui, de leur côté, se rappellent de l’échec de la conférence de Panglong de 1947 organisé par le Général Aung San, le père de la « Dame de Rangoun ». Ils craignent par ailleurs que le gouvernement laisse de côté certains d’entre eux, comme ce fut le cas avec l’ancien gouvernement soutenu par la junte, sous l’ex-président Thein Sein (2007 à 2011).

Selon le colonel Khun Okkar, membre de l’Organisation nationale de libération des Pa-O (septième groupe ethnique de Birmanie), les groupes participants ont tout de même pu proposer des solutions pour coopérer avec le gouvernement pendant les négociations pour la paix. « Bien que nous n’ayons pas pu avoir de véritable interaction au cours de ces discussions, nous avons abordé certains sujets tels que les programmes de réinsertion et de réhabilitation, de développement, et la mise en place d’un accord de cessez-le-feu au niveau national », raconte-t-il. « On ne peut construire la paix du jour au lendemain », a tenté de tempérer Aung San Suu Kyi. Avant de rappeler qu’il faut tout de même hâter le processus d’unification de la Birmanie, pays qui a acquis l’indépendance il y a 70 ans.

Cette semaine, les autorités birmanes organiseront une réunion avec le Comité de contrôle mixte du cessez-le-feu (Joint monitoring Committee). En parallèle, elles rencontreront la Délégation pour la négociation politique, conseil qui représente plusieurs groupes non signataires, membres du groupe armé du Conseil fédéral des nationalités unies. Calendrier chargé également pour les groupes ethniques signataires qui rencontrent aujourd’hui mercredi 29 juin le chef des forces armées birmanes (Tatmadaw), le général Min Aung Hlaing.

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