Revue de presse Chine - 23 juin 2016

Chine : Pékin oriente la campagne anti-corruption sur Hong Kong et Macao

Le gouvernement chinois annonce le contrôle de Hong Kong et Macao dans son programme national de lutte anti-corruption. Le député hongkongais Leung Kwok-hung, soupçonné de corruption, vient d'être arrêté. Copie d'écran du South China Morning Post, le 23 juin 2016.
Le gouvernement chinois annonce le contrôle de Hong Kong et Macao dans son programme national de lutte anti-corruption. Le député hongkongais Leung Kwok-hung, soupçonné de corruption, vient d'être arrêté. Copie d'écran du South China Morning Post, le 23 juin 2016.
South China Morning Post – Pour sa « campagne anti-corruption », Xi Jinping ne fera pas « un pays, deux systèmes ». Hier mercredi 22 juin, tard dans la soirée, la Commission centrale d’inspection et de discipline (Central Commission for Discipline Inspection – CCDI) a annoncé une inspection générale des bureaux politiques en charge de Hong Kong et Macao. Dans une tautologie apparente mais riche de sens, Wang Qishan, à la tête de la CCDI, ainsi justifié cette mesure : « effectuer des contrôles anti-corruption est l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la corruption. » En droite ligne avec la politique de Xi Jinping, le bureau responsable des inspections se doit de vérifier que « les directives du parti central sont bien respectées », rapporte le South China Morning Post.

L’inspection de Hong Kong et Macao fait partie de la dixième campagne de lutte anti-corruption depuis que Xi Jinping a pris les rênes du pouvoir, fin 2012. Pour la CCDI, l’objectif est de contrôler à la fois tous les organes du gouvernement central, de même que toutes les provinces ainsi que les entreprises d’Etat. « Tigres » ou « moucherons » selon l’expression du numéro un chinois, des dizaines de personnalités politiques et de cadres à la tête d’entreprises nationales se sont déjà fait épingler. Cette campagne anti-corruption visant Hong Kong et Macao n’est pas un hasard. Elle est lancée seulement quelques semaines après les révélations sur un officiel chinois en charge du contrôle interne du Conseil législatif de Hong Kong et Macao qui aurait invité des proches au restaurant aux frais de la princesse.

Pour Johnny Lau Yui-siu, un observateur basé à Hong Kong, « cette annonce indique que le gouvernement central est très sérieux à propos de la lutte anti-corruption, aucun service n’est épargné. Si auparavant le gouvernement ne mettait pas l’accent sur les bureaux et les commissions en charge de Hong Kong et de Macao, cela ne veut pas dire que ces deux régions administratives étaient exemptes de toute corruption », selon des propos rapportés par le South China Morning Post.

Cette annonce intervient par ailleurs au moment où le député pro-démocrate historique Leung Kwok-hung, membre du Conseil législatif de Hong Kong, est soupçonné de corruption. Arrêté ce jeudi 23 juin, le législateur de la Ligue Sociale-démocrate surnommé « Long Hair » est accusé d’avoir reçu 250 000 dollars hongkongais de Jimmy Lai Chee-ying, fondateur de Next Media, somme qui n’aurait pas été déclarée. D’après le South China Morning Post, lorsqu’on l’interroge pour savoir s’il pense que ces allégations cachent une manœuvre politique, le député à la longue chevelure se défend : « Si l’on veut vous mettre en cause, on peut toujours trouver quelque chose. » Leung Kwok-hung a été libéré sous caution. Son procès s’ouvrira demain, vendredi 24 juin à 9h30 heure locale.

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