Revue de presse Birmanie - 21 juin 2016

Birmanie : l'ONU critique les "violations massives des droits des Rohingya"

L'ONU affirme que ces violations pourraient être qualifiées de crime contre l'humanité. Copie d'écran du Myanmar Times, le 21 juin 2016.
L'ONU affirme que ces violations pourraient être qualifiées de crime contre l'humanité. Copie d'écran du Myanmar Times, le 21 juin 2016.
Myanmar Times – La question des Rohingya vient une fois de plus bousculer le gouvernement d’Aung San Suu Kyi. Hier lundi 20 juin, le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies a publié un rapport sur la situation des minorités en Birmanie. L’ONU avertit que les « violations massives des droits fondamentaux » de la minorité musulmane pourraient être qualifiées de « crime contre l’humanité ». Outre la suppression de la nationalité aux Rohingya depuis mars 2015 (voir notre article), le rapport dénonce les exécutions sommaires, enlèvements, arrestations et détentions arbitraires, torture, mauvais traitements et travail forcé.

Si le haut-commissaire aux droits de l’Homme des Nations Unies Zeid Ra’ad Al Hussein s’est dit optimiste dans la lutte contre ces violations de droits à la lumière des récentes déclarations officielles, il souligne que le combat sera difficile. Le gouvernement birman, reconnaît-il, a « hérité d’une situation où les lois et les politiques mises en place renient les droits fondamentaux des minorités et où l’impunité des violations des droits de ces communautés encourage la violence à leur égard », selon des propos rapportés le Myanmar Times. Pour le haut-commissaire, la lutte contre les violations des droits des minorités birmanes doit constituer une priorité absolue. Le rapport pointe du doigt les appels à la haine toujours plus intenses contre les Rohingya de la part des ultra-nationalistes bouddhistes dans l’Etat de Rakhine.

Hier, lundi 20 juin, le porte-parole du gouvernement U Zaw Htay a déclaré « rejeter fermement » la qualification de « crime contre l’humanité ». Selon lui, de telles déclarations ne font qu’envenimer la situation. Il appelle à la solidarité de la communauté internationale sur cette « question difficile ». De son côté, le ministère des Affaires étrangères a déclaré préparer un dossier pour s’opposer au rapport du Conseil des droits de l’Homme.

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