Revue de presse Birmanie - 15 juin 2016

Débat en Birmanie : "Les critiques sur les droits de l'homme contre Aung San Suu Kyi sont prématurées"

C'est au tour des soutiens d'Aung San Suu Kyi de prendre la parole, après une vague de critiques contre la leader de fait du gouvernement birman. Copie d'écran du Myanmar Times, le 15 juin 2016.
C'est au tour des soutiens d'Aung San Suu Kyi de prendre la parole, après une vague de critiques contre la leader de fait du gouvernement birman. Copie d'écran du Myanmar Times, le 15 juin 2016.
Myanmar Times – Au tour des soutiens d’Aung San Suu Kyi de prendre la parole. Selon Naing Ko Ko, doctorant à l’Australian National University, il est encore trop tôt pour juger les performances de la leader de facto du gouvernement birman en matière de droits de l’homme. Aung San Suu Kyi se voit fréquemment reprocher son manque d’action vis-à-vis des Rohingyas, minorité musulmane persécutée dans le pays – ce que vient d’ailleurs de faire le Dalaï-lama.

Le gouvernement de la Ligue nationale pour la Démocratie n’est au pouvoir que depuis 100 jours, explique Naing Ko Ko. Le doctorant estime qu’il faut au moins laisser s’écouler « une année fiscale » afin de permettre à la nouvelle équipe dirigeante « d’identifier efficacement les problèmes et les solutions » avant d’effectuer tout jugement.

Aung San Suu Kyi doit en outre « consolider son pouvoir de façon non-violente » dans le cadre du premier transfert de pouvoir pacifique de l’histoire birmane post-coloniale. Ce qui explique sa prise de distance avec des sujets susceptibles d’attiser les tensions. La priorité est d’ailleurs accordée à la réconciliation nationale, et plus particulièrement entre l’armée régulière et les groupes ethniques armés des périphéries – condition sine qua non du développement national.

Naing Ko Ko rappelle ensuite que les critiques assimilant Aung San Suu Kyi à une « dictatrice en devenir » sont « absolument fallacieuses », remémorant les années qu’elle a dû passer en résidence surveillée au nom des idéaux qu’elle a tenté d’insuffler en Birmanie : les droits de l’homme et la démocratie. Aujourd’hui conseillère d’Etat, poste taillé sur mesure, aucune figure politique n’a joui d’autant de « légitimité » depuis l’indépendance du pays, estime le doctorant. Ainsi conclut-il sa tribune sans jamais avoir écrit le nom de « Rohingya ».

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