Birmanie : la réforme constitutionnelle n'est plus en tête des priorités de la LND
La LND a pris la tête du nouveau gouvernement en novembre 2015 avec pour but affiché de changer la constitution, modifiée par la junte au pouvoir en 2008. Les militaires avaient notamment empêché Aung San Suu Kyi, la leader du parti, de devenir présidente du pays, arguant qu’elle s’était mariée à un étranger, décédé depuis, et que ses enfants détiennent un passeport britannique. Cette révision, rappelle le Myanmar Times a toujours été le leitmotiv du parti désormais au pouvoir. Si la LND détient la majorité des sièges au Parlement, leurs projets de loi peuvent être bloquées par la présence des militaires qui représentent encore 25% de l’assemblée et qui possèdent un droit de véto. C’est d’ailleurs pour supprimer ce droit de véto que la LND veut changer la constitution. Pour cela le parti a lancé une pétition en 2014 qui avait réuni 5 millions de signatures, à l’époque sans succès.
Les commentateurs politiques sont assez sceptiques sur la tactique adoptée par le gouvernement. Yan Myo Thein, l’un d’entre eux, affirme : « Je trouve que c’est inacceptable. Tout le monde comprend qu’installer une union fédérale est impossible sans changer la constitution de 2008, et c’est cette charte actuelle qui est la cause principale de l’instabilité de notre pays. » Yan Myo Thein appelle le gouvernement à soumettre la réforme constitutionnelle lors la Conférence de Panglong prévue pour la fin du mois de juillet et qui doit réunir les leaders de tous les groupes ethniques.
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