Revue de presse Inde - 10 juin 2016

Inde : candidature de New Delhi "bloquée" par Pékin au Groupe des Fournisseurs nucléaires

Si l'Inde est soutenue par les Etats-Unis, Pékin s'y est opposée. Copie d'écran du First Post, le 10 juin 2016.
Si l'Inde est soutenue par les Etats-Unis, Pékin s'y est opposée. Copie d'écran du First Post, le 10 juin 2016.
Firstpost – Pour intégrer le Groupe des Fournisseurs nucléaire (NSG), l’Inde a le soutien des Etats-Unis mais la Chine s’y oppose. Le NSG est l’organisation destinée à établir une politique commune de contrôle des exportations de biens et d’énergies nucléaires, et empêcher ainsi la prolifération incontrolée. L’organisation a été créée en 1974, au lendemain du premier essai nucléaire effectué par l’Inde. A ce jour, le groupe compte 48 Etat-membres, et l’Inde bien entendu, en est exclue. L’accord indo-américain de 2008 a néanmoins relancé le débat sur la participation du deuxième pays le plus peuplé du monde aux négociations sur le nucléaire civile. L’opposition de la Chine se fonde sur des arguments logiques à première vue : l’adhésion au NSG doit correspondre à des critères explicites. Aucune exception ne doit être autorisée, même pour l’Inde. Selon Pékin, le pays affaiblirait inévitablement le régime de non prolifération. Les Etats qui n’ont pas signé le Traité de non prolifération nucléaire (NPT) ne devraient pas y adhérer.

Seulement le First Post expose plusieurs arguments en faveur de l’Inde. Pour le journal indien, le régime nucléaire international en place depuis 50 ans est marqué par l’hypocrisie. La France, rappelle le site indien, a adhéré au NSG en 1975 alors qu’elle n’a signé le NPT qu’en 1992. Il n’y a pas eu un seul contrôle quand la Chine a annoncé en 2010 la vente de deux nouveaux réacteurs nucléaires au Pakistan, un pays non membre, malgré les promesses de Pékin lors de son adhésion en 2004. De plus, l’Inde, en tant que pays non membre, a « davantage respecté les règles de non prolifération que certains pays membres.

Quoi qu’il en soit, l’entrée de l’Inde au NSG est improbable, non pas parce que Dehli ne s’est pas ajustée aux normes de non-prolifération mais parce que cela mettrait un frein aux plans géopolitiques de Pékin, qui espère l’adhésion du Pakistan. Un pays qui a vendu des armes à Pyongyang et à Tripoli, ne manque pas de rappeler Firstpost. La seule option envisageable pour l’Inde, est donc de créer un marché parallèle en développant sa propre industrie nucléaire et faire monter les exportations. Le pays a, après tout, des années d’expérience dans la construction de réacteurs à eau lourde pressurisée. Ces derniers sont également moins chers que les autres conceptions commerciales sur le marché international. Les réacteurs nucléaires indiens seraient donc une excellente option pour les pays moins développés. C’est aussi pourquoi New Delhi considère que le NSG a tout intérêt à l’accepter dans son cercle.

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