Revue de presse Chine - 3 juin 2016

La Chine ne veut pas que le Forum Shangri-la "se plie à l'agenda américain"

Juste avant l'ouverture du forum, la Chine accuse les Etats-Unis d'être les auteurs des tensions en mer de Chine du Sud. Copie d'écran du “Global Times”, le 3 juin 2016.
Juste avant l'ouverture du forum, la Chine accuse les Etats-Unis d'être les auteurs des tensions en mer de Chine du Sud. Copie d'écran du “Global Times”, le 3 juin 2016.
Global Times – La Chine n’a pas peur des Etats-Unis et elle entend bien le faire comprendre. Alors que le dialogue Shangri-la s’ouvrira ce vendredi 3 juin à Singapour, le Global Times annonce que Pékin ne souhaite pas que le dialogue soit « dominé » par Washington.

Le dialogue Shangri-la est un forum annuel organisé par l’Institut international des Etudes stratégiques (IISS). Il convoque chaque année des ministres de la Défense et des chefs militaires pour améliorer la sécurité internationale en Asie-Pacifique. Or pour Pékin, l’ordre du jour de cette année défavoriserait la Chine. Acteur majeur du conflit en mer de Chine du Sud, cette dernière s’attend en effet à de nombreuses critiques. Pour le journal officiel chinois, la stratégie américaine est « asujettie à une mentalité de Guerre froide », et l’idée que Pékin militarise la mer de Chine du Sud relève d’une « logique absurde » car les îles qu’a construites le pays dans cette zone sont en réalité d’usage « civil ». Le gouvernement chinois remet en cause la stratégie des Etats-Unis : c’est le Pantagone qui fait monter les tensions avec la Chine, et non le contraire. Pour le Global Times, Washington ne peut s’assurer du soutien de ses alliés en tentant de transformer le Pacifique en une « poudrière ».

La Chine « comprend » néanmoins que sa montée en puissance puisse inquiéter les pays voisins, ce qu’elle explique par leur « incapacité à s’adapter aux changements de dynamique dans la région ». Mais elle ne s’inquiète pas pour autant : « Le monde comprendra que la stratégie américaine du « pivot vers l’Asie » ne vise que des intérêts géopolitiques », prédit le quotidien chinois, qui martèle que les « opinions dans le monde réel ne se concentrent pas autour des intérêts américains ».

Pékin n’est cependant pas prêt d’apaiser les tensions pour autant : Manille a récemment décrit Itu Aba (Taiping en chinois) comme un « récif » et non comme une « île ». La Chine a alors accusé les Philippines de nier ses revendications de souveraineté en mer de Chine du Sud, rapporte Channel News Asia. En outre, Pékin refuse toujours de reconnaître la compétence de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye à statuer sur ses confits de souveraineté avec Manille en mer de Chine du Sud. Le jugement est attendu dans les semaines qui viennent.

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