Revue de presse Birmanie - 3 juin 2016

Birmanie : l'ancien ministre des Mines se défend dans le scandale du jade

Les ex-officiels de l'USDP prennent la parole sur les accusations de corruption autour du commerce des pierres précieuses. Copie d'écran du “Myanmar Times”, le 3 juin 2016.
Les ex-officiels de l'USDP prennent la parole sur les accusations de corruption autour du commerce des pierres précieuses. Copie d'écran du “Myanmar Times”, le 3 juin 2016.
Myanmar Times – La transition démocratique birmane commence à porter ses fruits. Preuve en est, la disparition de près de 100 millions de dollars d’un fonds pour l’exploitation des pierres précieuses (voir notre revue de presse du 2 juin) fait aujourd’hui l’objet d’un débat ouvert entre l’équipe dirigeante actuelle, sous la direction d’Aung San Suu Kyi, et celle qui l’a précédée, le gouvernement militaire de Thein Sein.

Où est donc passée cette somme astronomique, se demande chacun des deux camps ? Pour U Kyaw Kyaw Oo, membre exécutif de l’Association à la tête du fonds, cela ne fait aucun doute : c’est l’ancien gouvernement (parti USDP) qui a détourné cet argent à des fins personnelles. De son côté en revanche, l’ancien ministre des Mines U Myint Aung a réfuté tout soupçon de corruption : « Cette somme a été utilisée pour la protection de l’environnement et des projets de développement régionaux. »

Les débats portent également sur la plainte déposée le mois dernier et sur l’anticipation du verdict de la justice. Les membres de l’association craignent un jugement partial en raison des liens que les jurés entretiennent avec l’ancien gouvernement. « Nous ne nous attendons pas à un verdict 100% transparent car le tribunal est composé de militaires à la retraite », explique U Kyaw Kyaw Oo. Dans une rhétorique parfaitement inverse, l’ancien porte-parole de l’USDP évoque de toutes autres craintes. U Ye Htut a ainsi accusé U Kyaw Kyaw Oo de mener une « campagne diffamatoire à des fins politiques » : il n’y a pas de hasard si la plainte a été déposée devant la Commission d’évaluation des Affaires juridiques et des Situations spéciales, qui « emploie la plupart des membres exclus de l’USDP », explique-t-il…

Quoi qu’il en soit, le secteur des pierres précieuses représente depuis longtemps un terreau favorable à la corruption, rappelle le Myanmar Times. L’exploitation et la vente de gemmes engrangent en effet des profits très juteux (31 milliards d’euros par an pour le seul commerce du jade birman, d’après l’ONG Global Witness).

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