Revue de presse Birmanie - 30 mai 2016

Birmanie : tensions à un mois de "Panglong", la conférence pour la paix ethnique

Aung San Suu Kyi saura-t-elle ranimer l'esprit des accords de Panglong, initiés par son père en 1947 ? Copie d'écran du “Myanmar Times”, le 30 mai 2016.
Aung San Suu Kyi saura-t-elle ranimer l'esprit des accords de Panglong, initiés par son père en 1947 ? Copie d'écran du “Myanmar Times”, le 30 mai 2016.
Myanmar Times – 59 ans après, Aung San Suu Kyi veut reprendre l’oeuvre de son père. En 1947, le Général Aung San, alors président du gouvernement intérimaire birman, avait organisé la Conférence de Panglong, dont l’accord du même nom avait ouvert la voie à la création de l’Union birmane en 1948. Aujourd’hui sa fille organise en juillet prochain la « conférence de Panglong du XXIème siècle ». Maid l’initiative provoque une vague de scepticisme. Pour les opposants, cela pourrait compliquer le processus de paix plutôt que de le faire avancer. Tandis qu’Aung San Suu Kyi entend seulement inviter les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, les représentants des groupes ethniques se battent pour que toutes les organisations politiques soient représentés à la conférence. Le chef du Conseil pour la restauration dans l’Etat de Shan , en particulier, ne voit l’idée d’un bon oeil : les conflits armés dans le pays, a-t-il déclaré, sont déjà une conséquence de la conférence de 1947 – dont l’accord n’a jamais été appliqué – et qu’une nouvelle conférence pourrait bien aggraver la situation.

Aux yeux des analystes politiques, la volonté du gouvernement relancer le processus de paix le plus vite possible est motivé par son désir de réforme constitutionnelle. L’objectif est de garantir des droits pour les minorités ethniques afin de supprimer la clause qui empêche la « Dame de Rangoun » d’accéder à la présidence. Pour cause, une loi stipule qu’un individu dont le conjoint ou les enfants ne sont pas de nationalité birmane, ne peut être président. Or une réforme nécessite un consensus entre toutes les parties, notamment les minorités ethniques. Min Aung Hlaing, un avocat général, avait précedemment déclaré que la « maturité démocratique » et la « paix interne » accelèrerait le retrait des militaires de l’organe législatif. La Constitution actuelle (entérinée en 2008) leur garantit 25% des sièges de députés.

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