Chine : le lobbying d'un cadre local à Pékin décrypté
Alors que nous apprend cette visite officielle de quatre jours du camarade Gong à Pékin ? D’abord que les fonds s’obtiennent essentiellement grâce à des « relations » et non des présentations et que ces dernières sont d’autant plus efficaces si elles sont assurées par des cadres originaires de votre région. Et c’est ainsi que notre secrétaire de cette ville du Hunan a pu rencontrer le vice-ministre chinois des Finances, le vice-président dernièrement retraité (en décembre 2014) de la toute puissante NDRC (la National Development and Reform Commission en charge de la majorité des projets de développement du pays), le directeur adjoint de la Commission des Investissements en matière d’infrastructures (en effet, le secrétaire Gong aimerait que sa ville de 8 millions d’habitants soit dotée d’un aéroport), un assistant du ministre du Commerce (le secrétaire souhaite également que sa ville soit « pionnière au niveau national en matière d’e-commerce »), un adjoint du ministre de l’Industrie ou encore le directeur général adjoint de la compagnie ferrovaire étatique Railway Corp (au cas où une liaison aérienne ne serait pas possible, une liaison ferroviaire reliant Shaoyang à Pékin serait la bienvenue).
Pour Zhu Lijia, une professeure de politique publique à l’Académie chinoise de la gouvernance (le centre de formation des cadres), « les fonds devraient être accordés selon des projets et non à cause de l’existence de relations personnelles ou parce que des gens partagent le même lieu de naissance ». Pour autant, elle admet qu’il sera « difficile d’éliminer de telles pratiques » d’autant que « parfois, les officiels locaux obtiennent ce qu’ils veulent ».
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