Indonésie : le pouvoir de l'armée inquiète

Le ministre indonésien de la Défense à Jakarta, lors d'une interview pour l'agence américaine Reuters. Copie d'écran du "Strait Times", le 19 mai 2016.
Le ministre indonésien de la Défense à Jakarta, lors d'une interview pour l'agence américaine Reuters. Copie d'écran du "Strait Times", le 19 mai 2016.
Straits Times – Pour l’élite militaire indonésienne, communistes, gays et autres « influences européennes » veulent diviser le pays et dégrader ses valeurs nationales. C’est bien ce qui effraie nombre de personnalités indonésiennes, qui craignent la place de plus en plus envahissante de l’armée dans les affaires civiles. Les militaires entendent établir 900 centres d’entraînement pour former un corps de défense civile, mais aussi pour enseigner l’histoire de l’Indonésie, des méthodes de survie et les premiers secours. Aucun exercice armé n’est prévu.

Quoi qu’il en soit la repression militaire face aux activités suspectées de communisme ainsi que les ambitions de l’armée pour créer une défense civile commencent a mettre mal à l’aise l’administration du président Joko Widodo. La semaine dernière, le chef de l’Etat indonésien a critiqué les actions des militaires. Selon un représentant des forces armées, les militaires agissent en accord avec la loi. Leur rôle est « d’aider la police. »

La troisième démocratie du monde entretient un souvenir traumatique du communisme : en 1965, une tentative de coup d’Etat par le Parti communiste indonésien s’est soldé par un massacre des communistes (supsectés ou avérés) s’élévant de 500 000 à un million de morts. Voir notre revue de presse du 20 avril 2016.

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