Indonésie : lutte contre les symboles du communisme

Le général Badrodin Haiti a été chargé par le président Jokowi de la lutte contre les symboles communistes. Copie d'écran du “Tempo”, le 11 mai 2016.
Le général Badrodin Haiti a été chargé par le président Jokowi de la lutte contre les symboles communistes. Copie d'écran du “Tempo”, le 11 mai 2016.
Tempo (en indonésien) – C’est à une véritable lutte contre l’utilisation de l’imagerie et des symboles du communisme que se lance aujourd’hui le président indonésien Joko « Jokowi » Widodo. « Ces jours-ci, de plus en plus de produits et activités font référence directe au communisme ; le président Jokowi m’a donc donné des directives précises et demandé d’engager des procédures judiciaires contre les contrevenants » a déclaré le chef de la Police nationale, le général Badrodin Haiti, le 10 mai. « Il est compliqué, a-t-il ajouté, de traiter la question avec une approche strictement juridique. Le cadre légal existe en effet puisque la prévention contre la propagation du communisme/marxisme – léninisme est déjà inscrite dans le décret 25 de l’Assemblée consultative temporaire du peuple de 1966 sur la dissolution du Parti communiste d’Indonésie. » Il y est en effet clairement stipulé que l’idéologie et les enseignements du communisme sont contraires au Pancasila, les cinq principes fondateurs de l’Etat indonésien.

Le général Badrodin a précisé que la loi n ° 27 de 1999 sur la modification du Code du Code pénal, relative aux crimes contre la sécurité de l’État, serait utilisée, en particulier l’article 107-a qui prévoit une peine de douze années d’emprisonnement pour toute personne diffusant ou développant les enseignements du communisme.
D’après le Jakarta Post, des commerçants vendant des t-shirts avec le logo d’un groupe allemand représentant le marteau et la faucille ont été arrêtés mais relâchés, faute de preuves indiquant une « intention réelle de diffuser le communisme ».

Récemment de nombreux événements, groupes de discussions, meetings et expositions sur les purges anti-communistes de 1965 ont été censurés. Dernier en date sous le feu des critiques, le troisième festival littéraire de l’Asean, début mai, accusé de promouvoir le communisme pour avoir inscrit à son programme des tables rondes sur les événements de 1965.

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