Birmanie : discipline de fer au sein de la LND

Les lois d'airain qui s'abattent sur les députés de la LND inquiètent les médias birmans. Copie d'écran du “Myanmar Times”, le 25 avril 2016.
Les lois d'airain qui s'abattent sur les députés de la LND inquiètent les médias birmans. Copie d'écran du “Myanmar Times”, le 25 avril 2016.
Myanmar Times – On les appelle les « than mani ». Ces lois d’airain soumettent les députés de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, le parti d’Aung San Suu Kyi actuellement au pouvoir en Birmanie) à un contrôle strict de l’appareil du parti. Plus strict, même, que celui imposé entre 2011 et 2016 par l’Union Solidarity and Development Party (USDP), soutenu par les militaires, souligne le Myanmar Times. Ainsi les parlementaires de la LND sont-ils tenus de ne pas s’exprimer sur la ligne politique de leur parti dans les médias en renvoyant les journalistes vers des cadres supérieurs du parti. Par ailleurs, l’ensemble de leur travail parlementaire est supervisé par un « comité d’examen », qui valide ou non les questions et les propositions de loi qu’ils souhaitent soumettre à l’hémicycle.

Un processus handicapant lorsqu’un député doit agir rapidement dans sa circonscription à la demande de ses électeurs, indique le quotidien. En outre, la LND contraint ses parlementaires à vivre ensemble, lors des sessions, à la Nay Pyi Taw City Development Committee guesthouse, quand bien même ils disposeraient de leur propre logement dans la capitale. Ils assistent alors à des « programmes d’entraînement » qui les obligent parfois à passer des examens.

Le Myanmar Times avance deux explications. Officiellement, il s’agit d’encadrer les députés du parti qui, pour la plupart, ne disposent pas d’expérience parlementaire. Le « système [de contrôle] centralisé » doit ainsi assurer « la perfection de leur travail », selon Khin San Hlaing, l’une des huit pontes siégeant au « comité d’examen ». Officieusement, l’objectif serait plutôt d’éviter tout risque de conflit avec l’USDP des militaires. Mais maintenant que le nouveau gouvernement du président Htin Kyaw a officiellement succédé à celui de Thein Sein, ces « lois d’airin » devraient être progressivement levées, indiquent les cadres supérieurs de la LND – et espèrent les parlementaires. Pour l’instant, il n’y a aucun signe d’assouplissement…

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