Thaïlande : la campagne en faveur ou en défaveur du projet de Constitution interdite

Le gouvernement de Prayuth Chan-ocha semble bien déterminé à faire passer son projet de Constitution. Face à la montée des critiques, toute campagne pour ou contre le texte va être interdite. Copie d'écran du “Straits Times”, le 21 avril 2016.
Le gouvernement de Prayuth Chan-ocha semble bien déterminé à faire passer son projet de Constitution. Face à la montée des critiques, toute campagne pour ou contre le texte va être interdite. Copie d'écran du “Straits Times”, le 21 avril 2016.
Straits Times – Face à la multiplication des critiques du projet de Constitution qui doit être mis au vote par reférendum le 7 août prochain, le gouvernement thaïlandais impose peu à peu ses limites. Des limites dont le Straits Times fait état en rappelant les mesures prises par le régime pour réduire l’opposition au silence. La détermination de la junte à défendre le projet de Constitution a pu être largement observée lundi 18 avril lorsque l’ancien député du Pheu Thai, Watana Muangsook, a été arrêté suite à sa convocation par le Conseil national pour la paix et l’ordre. Watana s’était montré critique vis-à-vis du projet de Constitution, conçu pour affaiblir les prochains gouvernements élus. Le lendemain, quelques activistes – dont cinq ont été arrêtés, puis relaxés – s’étaient réunis pour demander sa libération. « Nous sommes pour la démocratie. Nous voulons montrer que ce n’est pas parce que nous restons silencieux, que nous avons peur pour autant, » avait indiqué l’un des protestataires. Mercredi soir, Watana n’avait toujours pas été relâché.

Lundi, le général Prawit, ministre de la Défense, a indiqué que quiconque porterait un t-shirt contre le projet de Constitution se le verrait confisquer. « Vous pouvez approuver ou désapprouver (le texte), mais ne l’exprimez pas (en public) et gardez le pour vous, » aurait-il déclaré. Selon les règles qu’essaye d’institutionaliser le gouvernement, quiconque incitant à voter en faveur ou en défaveur du projet encourerait une peine allant jusqu’à 10 ans de prison et 200 000 bahts d’amende (7700 dollars).

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