Thaïlande : discours à charge contre le népotisme

En Thaïlande, la nomination du fils du secrétaire d'Etat permanent à la Défense, Preecha Chan-ocha, à un poste de sous-lieutenant sans passer les tests de compétence, rencontre de vives critiques. Copie d'écran du “Bangkok Post”, le 21 avril 2016.
En Thaïlande, la nomination du fils du secrétaire d'Etat permanent à la Défense, Preecha Chan-ocha, à un poste de sous-lieutenant sans passer les tests de compétence, rencontre de vives critiques. Copie d'écran du “Bangkok Post”, le 21 avril 2016.
Bangkok Post« L’affaire ne peut en aucun cas être considérée comme normale. » En Thaïlande, le recrutement d’un individu dans l’armée à un poste d’officier subalterne sans passer les tests de compétences est chose courante. Mais pour l’éditorialiste du Bangkok Post, la nomination de Patipat Chan-ocha, fils de Preecha Chan-ocha, officier haut gradé, secrétaire d’Etat permanent à la Défense et frère du Premier ministre thaïlandais, à un poste de sous-lieutenant sans passer ces tests de compétence ne doit pas être considérée comme « normale ». Le journal accuse les dirigeants du régime militaire d’avoir défendu la nomination de Patipat aux département des Affaires civiles de la 3ème Armée,’affectation qui a fuité sur les réseaux sociaux le jeudi 14 avril. L’oncle du jeune homme, qui n’est autre que le Premier ministre Prayuth Chan-ocha et le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwon ont, quant à eux, jugé la nomination légitime.

Ce discours renforce les accusations de népotisme à l’encontre du régime. Et l’éditorialiste de dénoncer l’hypocrisie de la junte qui, lors du coup d’Etat de 2014, avait promis de lutter contre… le népotisme et la corruption. L’affaire illustre un système de recrutement opaque qui désavantage des jeunes gens également qualifiés souhaitant intégrer l’armée, par ailleurs financée par le contribuable.

Le journal espère ainsi que les avis de la Commision nationale anti-corruption et le bureau d’Ombudsman, chargé d’étudier les différends de type administratif – saisis par le secrétaire général de l’Association de protection de la Constitution – établiront un précédent pour parer à ce genre de recrutement.

Patipat Chan-ocha, peut-être le moins fautif dans l’affaire, pourrait aider sa famille à se sortir du scandale. Une campagne appelant à sa démission a été mise en ligne. « Une option qui mérite d’être prise en considération », conclut le journal.

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