Revue de presse Asie - 4 mars 2016

Budget militaire chinois, étudiants indiens engagés et peine de mort en Indonésie

Kanhaiya Kumar, président de l'Union des étudiants de l'Université Jawarhal Nerhu
Kanhaiya Kumar, président de l'Union des étudiants de l'Université Jawarhal Nerhu : "Je veux la liberté à l'intérieur de l'Inde". Capture d'écran du site International Business Times, le 4 Mars 2016.

Asie du Nord-Est

Channel News Asia – « En 2016, le budget militaire continuera à augmenter, mais moins que les dernières années. La hausse sera de 7 à 8% ». C’est ce qu’a déclaré Fu Ying, la porte-parole de l’Assemblée nationale populaire, ce vendredi 4 mars lors d’une conférence de presse. C’est une hausse au ralenti pour la Chine qui affichait jusque-là une croissance régulière à deux chiffres de ses dépenses militaires depuis 20 ans. En 2015, le budget avait augmenté de 10% à environ 136 milliards de dollars. Cette année, le montant total de ces dépenses est estimé à près de 147 milliards de dollars. Cause de ce ralentissement : les « conditons économiques », selon Fu Ying, allusion à l’autre ralentissement, celui de l’économie chinoise. Mais la porte-parole n’a laissé aucun doute sur l’attitude diplomatique de la Chine. Les Etats-Unis, a accusé Fu Ying, sont ceux qui « augmentent les tensions en mer de Chine méridionale. »
Mainichi Shimbun (en japonais) – Soulagement pour Takeshi Onaga, gouverneur d’Okinawa. L’Etat japonais a retiré les poursuites administratives lancées contre lui dans le cadre des opérations de déménagement de la base militaire de Futenma. La base américaine devait être installée dans une zone moins peuplée, mais toujours dans la préfecture. Le gouvernement central et la préfecture d’Okinawa relanceront alors le débat sur l’acceptation des infrastructures militaires. Cependant le Mainichi Shimbun rapporte que le gouvernement n’abandonnera pas son projet. En l’absence d’un accord prochain, le gouvernement pourrait lancer de nouvelles poursuites administratives contre la préfecture d’Okinawa.
Taipei Times – Elle avait pourtant critiqué le président sortant Ma Ying-jeou pour être resté leader de son parti, le Kuomintang. La présidente élue (elle prendra ses fonctions en mai) Tsai Ing-wen a déclaré ce mercredi 2 mars qu’elle se maintiendrait à la tête du Parti démocrate-progressiste, tout en assumant les fonctions de présidente de la République. Elle a affirmé assumer ses déclarations précédentes et reçu par ailleurs le soutien de son parti. Pour elle, cette décision se justifie par la nécessité d’une coordination renforcée et précise des équipes gouvernementales et politiques. Tsai a promis de privilégier les compétences sur les considérations partisanes pour nommer ses ministres. Pour cela, elle a besoin d’un parti fort, a-t-elle souligné.

Asie du Sud-Est

The Jakarta Post« Nous n’aurons aucune tolérance pour les trafiquants de drogue. » Ce sont les mots de Brig Gen, chef du Comité national sur la drogue dans le pays. Le gouvernement continuera a appliquer la peine capitale malgré les critiques des militants des droits de l’homme et de la communauté internationale. L’Indonésie avait été appelée à trouver une sanction alternative, par la voix de Collie Brown, le responsable pays de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime. A ce jour, 14 condamnés ont été exécutés, provoquant les vives réactions du Brésil et de l’Australie.
Bangkok Post – Après d’intenses pression, le présentateur vedette du journal télévisé de la chaîne 3 en Thaïlande, Sorayuth Suthassanachinda, a jeté l’éponge et disparaît des plateaux. Il avait été condamné à 13 ans et quatre mois de prison pour corruption en début de semaine. Dans le Bangkok Post, le politologue Thitinan Pongsudhirak revient sur cet incident, considérant que derrière le crime reproché au journaliste, c’est aussi son attitude peu révérencieuse envers les pouvoirs établis qui explique les pressions pour sa démission, dans un système où le « deux poids-deux mesures » est la règle d’or.
Radio FRee Asia – Un nouveau comité législatif voit le jour au sein de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND). Le parti d’Aung San Suu Kyi souhaite une meilleure efficacité lors des sessions parlementaires. Le nouveau comité aura pour mission d’examiner les propositions de loi avant de les soumettre à la Chambre Basse. La démarche survient au lendemain d’une initiative de l’élu Khin San Hlaing, qui avait déposé une proposition d’une façon jugée précipitée par la LND, au sujet de la privation des biens de l’Etat birman.

Asie du Sud

DNA India – Les universités indiennes sont incitées à mettre en place des plate-formes web pour rapporter les cas de discrimination. La question de l’égalité des chances fait rage à travers le pays après le suicide de Rohith Vemula, étudiant issu de la caste des Dalit (intouchables). Afin de lancer un mouvement global, Jaspal Sandhu, secrétaire de la commission des subventions universitaires a adressé une lettre aux chanceliers des universités de tout le pays.
New Indian Express – Les étudiants doivent « étudier et rester à l’écart de la politique », a martelé le ministre indien du Développement Rural, Venkaiah Naidu. Une déclaration adressée à Kanhaiya Kumar, président de l’Union des étudiants de l’Université Jawarhal Nerhu, au sujet du suicide de Rohit Vemula. Pour Venkaiah Naidu, cette tragédie n’est le fait que d’une seule université, et le militant estudiantin ne doit pas profiter des médias pour faire de la politique. Kanhaiya Kumar lui a rétorqué qu’il souhaitait « la liberté non pas pour l’Inde, mais à l’intérieur de l’Inde ».
International Business Times – L’expression révèle toute l’intensité du débat qui agite le Pakistan. La loi sur la protection des femmes votée par la province du Penjab la semaine dernière est une « mesure anti-islamique ». L’accusation vient de Muhammad Khan Sherani. Selon le président du Conseil de l’Idéologie Islamique, cette loi est « fausse » et « encourage la violation des liens sacrés du mariage ». Le Conseil doit se prononcer prochainement sur la compatibilité de cette loi avec la charia, le droit islamique. Dans le Penjab, 5 800 cas de violences contre des femmes ont été enregistrés pour l’année 2013, selon la Fondation Aurat.
Par Joris Zylberman et Ryôma Takeuchi, avec Arnaud Dubus à Bangkok, Hubert Kilian à Taipei et Anda Djoehana Wiradikarta à Paris

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]