Taïwan : Wang-Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, provoque des remous

La revue de presse à Taïwan dans les médias asiatiques et internationaux du 1er mars 2016

Taïwan : Wang-Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, provoque des remous

United Daily News – Alors qu’il était en visite aux Etats-Unis la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang-Yi, s’est exprimé devant le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) qui avait également reçu Tsai Ing-wen, alors en campagne électorale. Il a déclaré qu’il espérait voir « la présidente Tsai Ing-wen accepter le cadre constitutionnel de Taïwan selon lequel Taïwan et la Chine continentale appartiennent à une seule et même Chine », avant l’investiture de celle-ci prévue le 20 mai. Les termes employés par le ministre chinois et le lieu-même de sa remarque, ainsi que l’absence de référence au Consensus de 1992 (sur lequel Ma Ying-jeou a construit la stabilité récente des relations entre les deux rives avec l’assentiment de Pékin) ont provoqué un certain nombre d’interrogations à Taïwan. Selon Julian Kuo, un universitaire, député du DPP, la remarque en question ne laisse pas présager de changement politique fondamental de la part de Pékin. A l’inverse, pour la presse réputée indépendantiste, c’est l’annonce d’un assouplissement de la politique taïwanaise de Pékin. Et aujourd’hui, c’est le Bureau des Affaires taïwanaises, en charge à Pékin de la politique de réunification, qui a réagi, prévenant contre les surinterprétations de la remarque du ministre chinois. Pour les experts, il faut lire dans ce “couac” médiatique, rare du côté chinois, une absence de consensus à Pékin sur les futures directions à donner à la politique taïwanaise face à Tsai Ing-wen, élue le 16 janvier dernier avec une majorité du Parti démocrate-progressiste.
Par Alexandre Gandil et Ryôma Takeuchi, avec Hubert Kilian à Taïpei.

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