Revue de presse Asie - 11 janvier 2016

Bourse chinoise toujours en baisse, pas de religion d'État pour la Thaïlande et réchauffement indo-pakistanais

Dernier déplacement de la candidate du parti démocrate Tsai Ing-wen avant les élections présidentielles à Taïwan.
Dernier déplacement de la candidate du parti démocrate Tsai Ing-wen avant les élections présidentielles à Taïwan. Copie d'écran du Taipei Times, le 11 janvier 2016

Asie du Nord-Est

Chine : la bourse continue sa dégringolade

South China Morning Post – Les places financières chinoises ont encore plongé ce lundi, se rapprochant du niveau très bas atteint lors du crash boursier de l’été dernier, note le Wall Street Journal. La Bourse de Shanghai a fermé à – 5,33 %, et celle de Shenzhen s’est enfoncée de 6,60%. La baisse de Hong Kong est moins spectaculaire, à 2,76%. Ces plongeons boursiers ont commencé la semaine dernière, poussant le gouvernement chinois à mettre en place un « coupe-circuit » qui interrompait les échanges en cas de forte baisse. Les autorités avaient dû le suspendre vendredi dernier devant l’affolement des investisseurs.

Michael Every, qui mène les recherches sur les marchés financiers à Rabobank, explique dans le South China Morning Post que les prix du marché chinois sont encore surévalués malgré les difficultés boursières : « A la fin, Pékin devra abandonner [son intervention sur les marchés] ou abandonner l’idée d’une internationalisation du yuan… et revenir à son état d’ermite. » L’économie chinoise connaît un ralentissement important depuis quelques temps. Dans le Straits Times, un édiorialiste tente de convaincre que la mauvaise santé financière de la Chine ne provoquera pas de crise globale… Tout en avouant que le reste du monde serait peu préparé aux conséquences d’une telle crise.

Corée du Sud : l’allié américain veut isoler Pyongyang

Korea Herald – « Isoler profondément » le régime nord-coréen : voilà l’objectif des Etats-Unis. La Maison Blanche annoncé ce matin qu’elle travaillerait étroitement avec la Corée du Sud et le Japon, mais aussi la Chine et la Russie, pour obliger Pyongyang à respecter les accords de dénucléarisation. Signés en 2005, ils engageaient le Corée du Nord à abandonner ses armes et ses programmes nucléaires en échange d’une reconnaissance diplomatique et d’une aide économique.

Des hauts diplomates sud-coréens, japonais et américains doivent se rencontrer autour du 16 janvier pour décider des mesures à prendre contre la Corée du Nord. Dans une démonstration de force, les Etats-Unis ont par ailleurs déployé des bombardiers nucléaires stratégiques en Corée du Sud ce dimanche.

Taïwan : dernier dimanche de campagne à Tainan

Taipei Times – C’était le « Super Sunday », le dernier week-end avant les présidentielles à Taïwan. Les trois candidats à l’élection, Eric Chu (Chinese Nationalist party, KMT), Tsai Ing-wen (Democratie ProgressiveParty, DPP) et James Soong (People First Party) se sont rendus hier dimanche à Tainan, au sud de l’île, pour tenter de récupérer des voix. Leurs cortèges ont traversé la ville sans se croiser : les autorités de la ville avaient étudié les trajets très attentivement. Les élections auront lieu samedi dans tout le pays.

Asie du Sud

Inde: la balle est dans le camp pakistanais pour la reprise des discussions bilatérales

Times of India – Y aura-t-il un retour en arrière dans les relations diplomatiques entre les deux pays ? Après l’attentat mené par 6 pakistanais sur la base militaire indienne de Pathankot la semaine dernière et qui avait fait 7 morts, New Delhi attend des mesures venant d’Islamabad. « L’Inde ne discutera que si le Pakistan passe à l’action », a affirmé le conseiller à la sécurité nationale Ajit Doval à NDTV ce lundi, rapporte le Times of India. Il fait référence à l’enquête sur la filière terroriste pakistanaise qui a fomenté l’attaque. En réponse, le Premier ministre Nawaz Sharif a ordonné ce lundi la formation d’une équipe d’investigation conjointe sur les liens des terroristes de Pathankot avec le Pakistan, selon un autre article du Times of India. Les pourparlers doivent reprendre le 15 janvier et font suite à une visite surprise du Premier ministre indien Modi à son homologue pakistanais le 25 décembre dernier.

Le Pakistan, arbitre du conflit irano-saoudien ?

The Express Tribune – Un soutien à Riyad, mais sans participation active. L’Arabie Saoudite a envoyé à deux reprises de hauts représentants de son gouvernement à Islamabad au cours de la dernière semaine. Le but : rallier le Pakistan à sa coalition de 34 pays musulmans « partageant le même esprit ». En effet, la coalition exclut des pays comme l’Iran et l’Irak à majorité chiites, ainsi que la Syrie, alors que les tensions entre Téhéran et le royaume saoudien se sont accentuées depuis début janvier. Le Premier ministre Nawaz Sharif a rappelé que « le Pakistan a toujours été prêt à offrir ses bons services aux pays musulmans pour résoudre de façon pacifique leurs différends ».

Islamabad soutient donc Riyad mais des officiels pakistanais ont laissé entendre qu’il ne serait pas question pour le pays de fournir des troupes à la coalition, ni de prendre part à une action visant un pays en particulier. Une diplomatie d’équilibriste pour Sharif qui a affirmé avec son homologue saoudien vouloir renforcer les liens bilatéraux entre les deux nations, dans tous les domaines. On ne sait toujours pas si l’Iran et l’Arabie Saoudite ont accepté la médiation pakistanaise.

Afghanistan : reprise du processus de paix à Islamabad ce lundi

The Express Tribune – Talibans et officiels afghans se remettront bientôt à la table des négociations. Et c’est le Pakistan qui jouera encore le rôle de médiateur. Le pays avait déjà eu l’initiative d’un face-à-face rare entre les deux partis du conflit en juillet 2015, mais qui s’était soldé par un échec après la révélation de la mort du leader taliban Omar deux ans plus tôt. Lors de la réunion du Comité quadrilatéral de coordination qui rassemble des représentants pakistanais, afghans, chinois et américains ce lundi, Islamabad doit dévoiler une liste d’insurgés prêts à négocier. Des rumeurs affirmant que certains chefs talibans participeraient déjà à la réunion, ont été balayées par les concernés.

Sri Lanka : une nouvelle Constitution pour résoudre le conflit tamoul

Scroll.in – Bientôt une réconciliation avec la minorité tamoule ? Ce dimanche, le gouvernement sri-lankais présentait au Parlement une ébauche de Constitution. Son intention est de renforcer les droits démocratiques, promouvoir la réconciliation nationale et établir une culture politique qui respecte l’Etat de droit, résume Reuters cité par le site indien Scroll.in. Le président Maithripala Sirisena souhaite que la Constitution « réponde aux besoins du XXIe siècle et permette à toutes les communautés de vivre en harmonie ». Le conflit armé entre la minorité tamoule et la majorité cingalaise, débuté en 1983, s’était terminé en 2009 avec la défaite des rebelles tamouls. Au moins 40 000 civils de la minorité y avaient trouvé la mort.

Asie du Sud-Est

Thaïlande : le bouddhisme ne sera pas religion d’Etat

Prachatai English – « Un danger potentiel pour le futur ». Les constituants thaïlandais ont tranché ce lundi sur la question épineuse de la déclaration du bouddhisme comme religion d’Etat. Le Comité de rédaction de la Constitution, qui doit être promulguée courant août prochain, a préféré inclure des mesures de protection de cette religion à laquelle 90% des Thaïlandais s’identifient. La décision évitera d’attiser un sentiment anti-musulman alors que des groupes rattachés à l’islam s’insurgent à la frontière sud du pays. Selon un éditorialiste du quotidien thaïlandais Matichon cité par le site Prachatai, « l’Etat n’a pas besoin de définir la religion car elle peut être utilisée comme un outil pour diriger la politique ». Le bouddhisme comme religion officielle, avertit l’éditorialiste, pourrait mener à des dérives d’interprétation entraînant à leur tour la répression d’opposants, sous prétexte qu’ils « insulteraient le bouddhisme ».

Indonésie : Sept startups en route pour la Silicon Valley

Jakarta Globe – Google emmène sept startups indonésiennes dans la Silicon Valley. Le géant de la technologie avait présenté son programme « Launchpad Accelerator » le mois dernier : une semestre d’entraînement, d’aide et de financement pour des startups mobiles venues d’Inde, du Brésil et d’Indonésie. « Le potentiel de la plus grande nation d’Asie du Sud-Est a attiré l’attention de plusieurs investisseurs importants, » a expliqué la firme californienne. Les développeurs d’applications indonésiennes de rencontre, de gestion du budget, ou encore de pêche, recevront un premier entraînement au siège de Google dès la mi-janvier. Le ministre indonésien des Technologies de l’Information et de la Communication a salué la nouvelle.

Malaisie : deux kamikazes à la solde de l’Etat islamique

Titre – 33 morts. C’est le score morbide établi par deux Malaisiens qui avaient rejoint l’organisation terroriste à l’automne 2014. L’un a déclenché la bombe qu’il portait sur lui dans une voiture à Raqqa, fief de Daech en Syrie, le 29 décembre, faisant 21 morts parmi des combattants kurdes. Le deuxième menait une opération en Irak contre un centre d’entrainement policier la nuit du 3 janvier. Il a été tué par les forces de l’ordre mais a réussi à actionner sa veste explosive, faisant 12 victimes policières. Ces deux hommes font partie des 17 Malaisiens décédés aux côtés de l’Etat islamique ces dernières années.

Par Joris Zylberman, Mathilde Loire et Rebecca Zissmann, avec Sylvie Lasserre à Istanbul, Anda Djoehana Wiradikarta et Clea Chakraverty à Paris

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