Revue de presse Asie - 27 octobre 2015

Premiers secours en Asie du Sud, patrouille américaine en Mer de Chine et députés lynchés au Cambodge

En Afghanistan, les Taliban ont indiqué qu’ils ne bloqueraient pas l’aide humanitaire destinée aux victimes du séisme d’hier lundi 26 octobre. Copie d’écran de Dawn, le 27 octobre 2015.

Asie du Sud

L’Asie du Sud compte ses morts après le séisme, mobilisation de l’armée et des Taliban

Dawn – Au moins 228 morts et 1 620 blessés au Pakistan après le séisme qui a fait tremblé hier le pays, mais aussi l’Afghanistan, l’Inde et jusqu’au Tadjikistan. C’est le bilan provisoire de l’Autorité nationale pakistanaise pour la Gestion des Catastrophes. La plupart des victimes se concentrent dans la province la plus proche de l’épicentre, Khyber Pakhtunkhwa (KP), frontalière avec l’Afghanistan. Cette seule province déplore 184 morts et 1456 blessés jusqu’à présent. Le quotidien Dawn indique que l’armée pakistanaise est mobilisée pour dégager les corps ensevelis sous les décombres, dégager les nombreux glissements de terrain et livrer de la nourriture aux sinistrés.
Côté afghan, le bilan provisoire est moins lourd avec 76 décès et 268 blessés. Malgré les craintes du gouvernement de Kaboul, le Straits Times et l’AFP rapportent que les Taliban ne bloqueront pas l’aide humanitaire apportée aux provinces qu’ils contrôlent. L’annonce a été faite sur leur site : « L’Emirat Islamique (Taliban) appelle les organisations de charité à ne pas s’empêcher de fournir un abri, de la nourriture et des soins médicaux aux victimes du tremblement de terre. »
La première secousse, d’une magnitude estimée entre 8,1 (Pakistan Meteorogical Department) et 7,5 (US Geological Survey), avait été suivie par 7 répliques de magnitude moyenne de 4,8 sur l’échelle de Richter.

Inde : Nestlé revient après le scandale des nouilles empoisonnées

Livemint – Depuis hier lundi, Nestle India a relancé la production de ses nouilles instantanées. Leur commercialisation avait été suspendue il y a quelques mois suite à la découverte de traces de plomb dans leur composition. Mais avant de pouvoir les retrouver en rayon, les nouilles Maggi devront passer de nouveaux tests sous le contrôle de la Haute Cour de Bombay.

Inde : menace terroriste sur le sommet Inde – Afrique

Scroll.in – La sécurité a été renforcée aux abords du sommet Afrique – Inde qui se tient actuellement à Bombay : d’après les services secrets indiens, les hauts dignitaires africains présents en nombre constituent une cible de choix pour Boko Aram et pour Daech. D’autant plus que ce dernier cherche à marquer le sous-continent indien de son empreinte, note le site d’informations indien Scroll.in.

Asie du Nord-Est

Mer de Chine du Sud : Pékin s’irrite d’une patrouille navale américaine dans les Spratleys

South China Morning Post – Avertissement, provocation, intimidation ? L’USS Lassen (destroyer lance-missiles) a patrouillé à moins de 22 km des côtes de l’île artificielle construite par Pékin sur le récif de Subi (îles Spratleys). Une incursion « illégale » dans ses eaux territoriales, a protesté la Chine. La réaction du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, est claire : « Nous conseillons aux Etats-Unis de réfléchir avant d’agir – de ne pas agir aveuglément et de ne pas causer des ennuis à partir de rien. »
En fait, il s’agit pour Washington de remettre en cause les revendications territoriales chinoises « exagérées » en Mer de Chine du Sud, que Pékin revendique dans sa quasi-totalité. Néanmoins, pour ne pas donner l’impression de se focaliser sur la Chine et afin d’illustrer sa volonté d’assurer la liberté de circulation totale dans la région, les Etats-Unis effectueront également des patrouilles près d’îlots et récifs occupés par le Vietnam et les Philippines, dans le même archipel.

Chine : le 13e plan quinquennal expliqué en vidéo et en chanson

South China Morning Post – Alerte au kitsch. Voici le dernier effort en date du gouvernement chinois pour diffuser son soft power. Avec l’aide d’un studio d’animation, le département de la Propagande a publié aujourd’hui la vidéo d’une chanson en anglais sur le 13e plan quinquennal (2016-2020), actuellement discuté dans le cadre du 5e plénum du Parti communiste. Une petite comptine folk chantée à quatre voix sur des accords de guitare et des coups de tambourin, le tout accompagné d’un clip aux couleurs chatoyantes bien qu’accordées parfois de manière hasardeuse.
Voir la vidéo du 13e plan quinquennal en chanson :

Japon : à Okinawa, les travaux de déplacement d’une base militaire américaine autorisés

The Japan Times – La saga continue à Okinawa. Le ministère nippon de l’Aménagement du Territoire et des Infrastructures a autorisé aujourd’hui la reprise de la « relocalisation » d’une base américaine vers une zone moins densément peuplée d’Okinawa. Cela revient à invalider la révocation par le gouverneur de l’île, en date du 13 octobre, du permis de construction. Pas découragé, le gouvernement local souhaite désormais porter l’affaire devant le Conseil de Règlement des Différends du Gouvernement central et des Gouvernements locaux.

Taïwan : Pékin serait prêt à envahir l’île en 2020

China Times et United Daily News – Ne pas se fier au long cours de la diplomatie et se méfier de l’accroissement de la menace chinoise sur Taïwan. Selon le « Rapport sur la Défense Nationale » du ministère taïwanais de la Défense, Pékin n’aligne pas la préparation de son outil militaire sur l’évolution politique des relations entre les deux rives. En réalité, la Chine poursuit une politique de renforcement qui pourrait aboutir en 2020 à l’invasion de Taïwan. Le rapport du ministère, 13e du genre, est équipé d’un QR code qui permet d’accéder à une carte des rapports de force dans le détroit de Taïwan, ainsi qu’à des bandes dessinées destinées à familiariser le public à certaines problématiques de défense, comme la guerre électronique.

Asie du Sud-Est

Cambodge : deux députés de l’opposition lynchés devant l’Assemblée nationale

The Phnom Penh Post – C’est une manifestation qui a dégénéré en lynchage à Phnom Penh. Alors que 2 000 personnes s’étaient rassemblées devant l’Assemblée nationale pour demander la démission de son vice-président Kem Sokha (parti de l’opposition CNRP), l’accusant de tromperie et d’incitation à la haine entre différents camps politiques, une douzaine d’individus ont agressé deux députés du CNRP : Nhay Chamroeun et Kong Sakphea. Si le parti au pouvoir (CPP) assure n’y être pour rien, les deux victimes ont déclaré que les hommes qui les ont attaquées étaient probablement des militaires ou des policiers, « en raison de leur carrure ».

Indonésie : réviser la loi pour endiguer la crise des fumées toxiques

Jakarta Globe – Elle s’inquiète de ne pouvoir résoudre la crise à court terme. La ministre indonésienne de l’Environnement souhaite réviser la loi de 2009 sur la protection et la gestion de l’environnement. Le texte législatif permet encore indirectement aux entreprises de déclencher des feux de forêts dans le cadre de déforestations préalables à la monoculture, grâce à l’accord des leaders locaux. Selon elle, le cadre juridique doit être plus clair et plus strict. Bien que le gouvernement n’ait pas encore déclaré l’état de « catastrophe naturelle », les trois quarts du territoire indonésien sont touchés par les fumées toxiques, rappelle le Jakarta Globe.

Malaisie : l’ombre de l’Etat policier

Bangkok Post – En Malaisie, la répression s’intensifie depuis le scandale de corruption 1MDB, du nom de ce fond étatique d’investissement qui éclabousse le Premier ministre Najib Razak. Désormais, le gouvernement de Kuala Lumpur s’insère progressivement dans le schéma d’un Etat policier, indique l’ONG américaine Human Rights Watch dans un rapport publié ce mardi 27 octobre. Avec un arsenal de lois « floues et formulées vaguement », les autorités malaisiennes peuvent se permettre d’enquêter sur toute personne critique vis-à-vis de ses actions, voire de l’arrêter et de l’incarcérer.

Par Joris Zylberman et Alexandre Gandil, avec Victor Yu à Taipei, Sylvie Lasserre Yousafzaï à Istanbul, Anda Djoehana Wiradikarta et Clea Chakraverty à Paris.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]